À Noël, on a encore plus envie de faire l’amour, et les explications de la science sont implacables

Le contexte des fêtes de Noël peut générer l’envie de faire l’amour et même de faire des enfants.
Fordvika / Getty Images/iStockphoto Le contexte des fêtes de Noël peut générer l’envie de faire l’amour et même de faire des enfants.

SEXUALITÉ - Un vieux monsieur qui s’infiltre chez nous par la cheminée, un repas interminable où il faut gérer des enfants surexcités ou un débat politique avec un tonton problématique… Tout ça n’a, en apparence, rien de sexuellement excitant. Et pourtant : nous avons généralement tous davantage envie de faire l’amour au moment de Noël.

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Oui oui, c’est même la science qui le dit. Une étude publiée dans Scientifique Report en 2017 a montré que les recherches Google et les tweets liés au sexe augmentent fortement pendant cette période de l’année dans les pays à prédominance chrétienne. Et une hausse similaire a été observée dans les pays musulmans au moment de… L’Aïd.

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs de l’université d’Indiana et de l’Institut de sciences Gulbenkian au Portugal ont examiné les données de Google Trends de 2004 à 2014 et de Twitter de 2010 à 2014 dans près de 130 pays. « Cet intérêt pour le sexe est associé à des émotions spécifiques, caractéristiques des grandes célébrations culturelles et religieuses », concluent-ils.

Mais qui dit intérêt ne dit pas forcément passage à l’acte. Une autre étude publiée dans le Journal of the Royal Society of Medicine a constaté cette fois un « pic brutal et aigu » des ventes de préservatifs - en Angleterre et au Pays de Galles - pendant « la semaine de Noël elle-même, suivi d’un creux la semaine suivante », d’après les données de la London Rubber Company, l’ancienne entreprise qui vendait les préservatifs de la marque Durex.

Une parenthèse de fête

Contacté par Le HuffPost, le sexologue et docteur en psychologie Sébastien Garnero décrypte pour nous les raisons de cette soudaine et surprenante hausse de la libido. « Noël est un temps de fête et de regroupement, une parenthèse avec la vie sociale habituelle qui enlève de l’anxiété et amène les gens à vivre dans l’instant présent », expliquait-il quand nous l’avions interrogé il y a quelques mois.

« Les couples peuvent se rapprocher plus rapidement et se reconnecter l’un à l’autre », ce qui « n’est pas forcément le cas le reste de l’année » selon lui. Il insiste également sur la notion de fête et la désinhibition qui en découle, l’alcool aidant, ce dernier ayant un « effet euphorisant qui favorise les contacts sociaux et fait tomber un peu les masques ».

Ce contexte festif débute d’ailleurs dès le début du mois de décembre avec, par exemple, les « nombreux pots au travail ». L’autre facteur pointé par Sébastien Garnero ? L’hiver : « Les temps de nuit sont plus longs que les temps de jour. Avec le froid, on a le sentiment de pouvoir se retrouver dans l’intimité. »

Tout ce cocktail favorise donc une autre connexion et exacerbe la libido.

Le désir d’enfant

Et ce qui pourrait être une croyance populaire erronée est en fait une réalité : il y a généralement un pic de naissance à la fin du mois de septembre, soit neuf mois après les fêtes, comme le souligne ce rapport de l’Ined, avec un excédent de naissances centré sur le 23 septembre.

Le désir d’enfant peut aussi se réveiller pendant la période de Noël, qui est « la fête de la nativité », rappelle le sexologue. Ce désir est même « l’un des fantasmes inconscients les plus présents ». Il estime également qu’il « y a des tabous qui tombent plus facilement à ce moment-là de l’année. C’est un moment où les gens sont plus heureux, ont de projets et des idées de cadeaux. Il y a l’idée d’une fin d’année où tout est permis. »

Noël est aussi l’une des rares fêtes ou toutes les générations sont réunies. Ce qui peut « réveiller des désirs de continuation transgénérationnelle ». C’est le moment des comparaisons sociales entre les frères et sœurs qui entraînent parfois un effet d’imitation. Mais « ce n’est pas forcément une pression », selon Sébastien Garnero, « c’est surtout un désir ».

Pas un hasard donc si septembre 2021 a été le mois le plus prolifique de l’année en termes de naissances, en France, selon l’Insee, avec 2 172 nouveaux bébés nés par jour. Et si c’était ça, la véritable magie de Noël ?

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