6 indices pour savoir si vous êtes accro au shopping

Rachel Grumman Bender

Si vous avez l’impression que les choses vous échappent un peu quand vous faites du shopping, vous êtes peut-être en train de tomber dans un engrenage sans vous en rendre compte.

(Photo : Stocksy/Simone Becchetti)

Quand on imagine une personne accro au shopping, on visualise généralement des virées à 5 000 € et des découverts sur le compte en banque.

Mais ce n’est pas votre cas… non ?

En fait, les signes indiquant un problème avec le shopping ne sont pas toujours aussi évidents. « Il y a ceux qui font des excès et puis il y a des consommateurs qui dépensent de l’argent comme dans une mort à petit feu ; en d’autres termes, aucun achat n’est monstrueux en lui-même mais chaque achat fait monter le total » explique à Yahoo, le Dr Art Markman, professeur de psychologie et de marketing à l’université d’Austin et auteur d’un livre pour changer ses habitudes.

Ces achats moins coûteux n’ont peut-être pas l’air d’être très graves quand vous êtes en pleine action, à tel point que vous ne réalisez probablement même pas que vous avez un problème à régler. Ils peuvent néanmoins finir par avoir de lourdes conséquences sur votre budget. Vous vous êtes déjà demandé si vous n’étiez pas en train de mettre un pied dans la dangereuse dépendance au shopping : découvrez ces indices qui montrent quand vous commencez à ne plus maîtriser vos dépenses.

Il ne se passe pas une semaine sans que vous ne vous achetiez quelque chose

Nous ne parlons pas de commander un sandwich à emporter mais de petites dépenses, en apparence anodines, que vous vous sentez obligée de faire plusieurs fois par semaine, comme lorsque vous achetez un nouveau gloss même si vous en avez déjà dans cette teinte, ou bien des articles de papeterie quand bien même vous en avez déjà plein chez vous. Pris individuellement, ce sont des articles qui n’ont pas l’air de poser problème mais si vous faites, chaque semaine, des achats inutiles à répétition, cela peut être le signe d’une impulsivité mal contrôlée.

Acheter quelque chose vous procure des émotions

Vous passez une journée exécrable au travail et vous décidez de parcourir quelques-unes de vos boutiques en ligne préférées. Avant même de vous en apercevoir, vous avez commandé un top dont vous ignoriez avoir « besoin » et votre nouvel achat fait battre votre cœur. Autrement dit, vous laissez le shopping vous remonter le moral.

… mais les émotions ne durent pas

Après l'excitation du nouvel achat (vous attendez de le recevoir, de le porter ou de l’utiliser pour la première fois), vous ne ressentez plus rien ou bien vous vous sentez coupable de l’avoir commandé. Puis vous passez au prochain trésor qui vous fait de l’œil. Ce cycle s’appelle « l'échelle hédonique ». « Il consiste à penser si je fais cet achat et que j’achète cet article, cela va me permettre de me sentir mieux » explique Art Markman. Et pendant quelques minutes, c’est vraiment le cas mais par la suite, vous vous adaptez rapidement à la vie avec ce nouvel article et « maintenant vous aspirez à autre chose. Alors vous l’achetez et le cycle continue ».

Il vous arrive d’être à découvert

Il s’agit d’un gros signal d’alarme si vous êtes chaque mois à découvert à cause du shopping. Le signe qu’il y a un problème avec vos dépenses apparaît au moment où vous commencez à être à découvert. Vous avez franchi la ligne rouge : vous ne pouvez plus maintenir une certaine somme pour être responsable d’un point de vue bancaire. Si cela arrive une ou deux fois tous les 36 du mois, ce n’est pas la fin du monde, selon le professeur Markman. Mais si cela se produit à une fréquence plus importante, il y a peut-être de quoi s’inquiéter. C’est très difficile de remonter après un découvert. Il peut se creuser de plus en plus.

Vous vous persuadez que si c’est en promotion, vous faites des économies

Les commerçants ont définitivement compris cet aspect de la psychologie (et ils en profitent). « Vous économisez 40 %, d’accord mais vous êtes quand même en train de dépenser de l’argent » souligne Art Markman. « Le prix de vente affiché par le fabricant est important mais vous n’y faites pas attention. « Vous êtes sur le point de dépenser telle somme » mais vous vous dites « en faisant cet achat, je fais une belle économie ». Comme l’explique Art Markman : « Nous sommes nombreux à chercher une raison de faire un achat » et une importante promotion est l’excuse parfaite.

Vous justifiez vos achats

Si vous vous offrez une nouvelle paire de chaussures de sport parce que celles que vous avez sont en mauvais état, il est évident que vous n’avez pas à vous justifier auprès de qui que ce soit. Acheter des chaussures pour en remplacer d’autres répond à un vrai besoin. Mais si vous êtes sur le point d’acheter votre cinquième paire de chaussures noires à talons, il est probable que vous soyez en train d’essayer de vous convaincre (ou votre conjoint), qu’elles sont très différentes des quatre autres paires dans votre placard, afin que l’achat paraisse acceptable (et non pas un gaspillage).

« Nous pouvons nous convaincre de nombreuses choses mais, pour la plupart d’entre nous, nous savons au plus profond de nous que nous sommes en train de faire quelque chose que nous devrions éviter », dit le Dr Markman. « Il faut que vous ayez la volonté d’écouter cette petite voix qui vous dit que vous ne faites pas ce qu’il faut et avoir l’honnêteté de reconnaître que vous achetez trop ».

Si vous suspectez que vous êtes accro au shopping, un trouble des habitudes et des impulsions, est-ce vraiment le cas ? Oui, sans doute. « Si vous avez l’impression que ce que vous faites est un problème, c’est un point de repère » dit le Dr Markman. Ce dernier propose les astuces suivantes pour sortir de l’engrenage avant que cela ne devienne vraiment néfaste :

  • Confiez-vous à quelqu’un dont vous êtes proche, comme votre conjoint, votre meilleur ami ou un parent. Informez-les des dépenses que vous faites chaque semaine ou chaque mois, afin d’être en mesure de contrôler la rapidité avec laquelle cela augmente, de comparer avec la somme que vous gagnez et de pouvoir en mettre de côté sur votre épargne. « Soyez honnête à propos de vos habitudes de shopping et observez-les scrupuleusement » dit-il.

  • Si vous vous rendez compte que vos petits achats font une grosse somme au final, réfléchissez aux émotions qui vous poussent à faire ces petites virées shopping et songez à quand et où vous êtes lorsque vous achetez. Cela peut vous aider à trouver des façons d’éviter ces situations et trouver des distractions plus saines.

  • Un moyen rapide d’étouffer dans l’œuf un début de dépendance au shopping ? Ne payez qu’en espèces ou vérifiez votre compte en banque. Pouvoir voir votre argent disparaître est souvent suffisant pour vous donner envie d’hésiter avant un achat.

  • Quand vous faites des achats sur Internet, désactivez l’option de remplissage automatique des champs d’information pour l’adresse et le paiement. Sinon, c’est trop facile d’acheter quelque chose sans réfléchir.

  • Dépensez de l’argent pour vivre des expériences. Si vous recherchez le bonheur, acheter des articles comme des chaussures et des vêtements n’offre que des remontants éphémères. Pour un effet positif plus durable, économisez votre argent dans le but de le dépenser pour vivre une expérience, par exemple, des vacances en couple ou un restaurant entre amis. « Cela va créer des souvenirs positifs » dit-il. C’est aussi efficace de faire une bonne action en faisant un don à une association qui a de l’importance pour vous. « Établir des liens avec une association caritative a tendance à booster l’amour-propre » dit-il.

  • Si vous avez du mal à contrôler vos habitudes, occasionnelles ou fréquentes, vis-à-vis du shopping, en parler à un thérapeute peut vous aider.