Adriana Karembeu évoque l'agression sexuelle dont elle a été victime : "Je me suis dit : ‘Je suis une jolie femme, ça va m’arriver. C’est normal.' Mais non, ce n'est pas normal"

Présente au Festival de télévision de Monte-Carlo, Adriana Karembeu a accepté de parler de sa fille, qui a tout bouleversé dans sa vie, et du courage que l'arrivée de son enfant lui a inspiré. L'animatrice et actrice revient également sur l'agression sexuelle dont elle a été victime il y a quelques années d'ici. Interview.

Depuis quelques jours, Adriana Karembeu fait parler d’elle. Paris Match a dévoilé les photos de son idylle avec le chanteur Marc Lavoine. Une histoire d’amour née après une déclaration de la quinquagénaire à la télé. Dans l’émission 50 Minutes Inside, Adriana Karembeu avait lancé une flèche à peine voilée à l’interprète des "Yeux Revolver" en lui déclarant sa flamme. Flatté de cette déclaration, Marc Lavoine s’est glissé dans ses DM Instagram. La suite, on a pu l'apercevoir dans les colonnes du magazine.

Invitée au Festival de télévision de Monte-Carlo, Adriana Karembeu a accepté de revenir sur son livre autobiographique "Libre" dans lequel elle parle du courage qu’elle a déployé pour se sentir libre. Un sentiment qu’elle a embrassé de tout son corps pour sa petite fille, qu’elle a eue en 2018 à l’âge de 46 ans : "La naissance de ma fille a tout chamboulé, dans le bon sens."

Son statut de "femme libre", Adriana Karembeu le doit à sa fille à qui elle reconnaît un. caractère déjà bien trempé malgré son jeune âge : "Je pense qu’elle est vraiment bien partie pour se défendre elle-même parce que ma fille a vraiment beaucoup de caractère. Et je suis tellement heureuse de voir ça parce que du courage, elle va en avoir besoin" cède-t-elle.

Si elle insiste autant sur le courage dont font preuve les femmes, c'est parce qu'elle concède elle-même en avoir parfois manqué. Adriana Karembeu fait directement référence à l'agression sexuelle qu'elle a subie il y a plusieurs décennies d'ici, à l'âge de 35 ans, de la part d'un "réalisateur français très connu".

À l’occasion de la sortie de son livre le 2 mai dernier, la maman a parlé pour la première fois de son agression au micro de BFMTV : "Je rencontre un réalisateur pour un film. Je n’ai pas son nom. J’ai oublié qui il était. C’était il y a vingt ans." Et poursuit : "J’avais entre 30 et 35 ans", se souvient-elle. Le réalisateur mis en cause l’aurait accueillie chez lui pour lui parler du scénario. Lors de cette entrevue, il se serait avancé vers elle pour l’ "embrasser violemment". Au micro de BFM, elle raconte : "J’ai trouvé ça dégueulasse et je suis partie. J’ai mis cette histoire de côté, ce que je regrette aujourd’hui. À l’époque, je me suis que c’était un pauvre type."

Au micro de Yahoo, Adriana Karembeu émet le regret de ne pas avoir dénoncé son agresseur plus tôt, mais ce qui la dérange par dessus-tout, c'est d'avoir imaginé que "c'était normal", symbole de l'omerta qui régnait à l'époque dans l'industrie du cinéma : "Ce qui est fou, c’est que ça nous arrive. Ça ne devrait pas nous arriver. Mais c’est évident qu’il faut qu’on en parle. Moi, ça m’est arrivé et j’ai balayé l’histoire. Je me suis dit : 'Je suis une jolie femme, ça va m’arriver, c’est normal.' Non ce n'est pas normal. Ça ne devrait pas arriver et il faut le dire. Parce qu’il faut chercher les coupables. Moi, j’ai laissé partir le mien. C’est là où j’ai commis une erreur."

Adriana Karembeu mise ses espoirs dans la génération #metoo, qui marque la libération de la parole. Pour Yahoo, elle revient aussi sur le sentiment de liberté qui l’anime depuis peu. Une liberté qu’elle doit à une série de changements dans sa vie : "C’est la naissance de ma fille, mon vécu, ma séparation aussi qui m’a rendue libre (elle est séparée d’Aram Ohanian, le père de sa fille, depuis 2022 ; ndlr)." Elle poursuit : "J’avais probablement besoin de ça. Mais, c’est bien aussi de le réaliser, de se dire que j’ai le courage de partir d’un endroit où je n’ai pas ma place, le courage d’oser partir, oser dire 'non', de choisir, de dire des choses. Et, ça, je ne l’avais pas avant, malheureusement."

Interview vidéo : Laetitia Reboulleau

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