Afghanistan : les talibans ordonnent de murer les fenêtres pour cacher les femmes des regards

Myriam Boumahdi
Des femmes se reposent au bord d'une route à Kandahar en Afghanistan, le 28 décembre 2024.

Le gouvernement taliban a ordonné de murer les fenêtres des bâtiments qui permettent de voir des espaces où se trouvent des femmes, sous prétexte de préserver la moralité publique. Une mesure qui s’ajoute aux nombreuses restrictions imposées aux Afghanes depuis 2021.

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont progressivement effacé les femmes de la sphère publique en Afghanistan. Privées d’accès à l’éducation, aux lieux de travail, et même à des espaces de loisir comme les parcs ou les salons de beauté, les Afghanes subissent des restrictions de plus en plus sévères. Ce nouveau décret, publié samedi 28 décembre, vient renforcer l’emprise du régime sur  leur quotidien, en visant cette fois l’architecture des habitations.

« Voir des femmes peut conduire à l’obscénité »

Selon un communiqué du porte-parole taliban Zabihullah Mujahid, les fenêtres des nouvelles constructions doivent désormais être conçues pour empêcher toute vue directe sur les cours, cuisines et puits des maisons voisines, considérés comme des espaces utilisés principalement par les femmes. Les bâtiments existants devront, quant à eux, être modifiés pour obstruer toute vue possible.
« Le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours ou collectant de l’eau dans des puits peut engendrer des actes obscènes », explique le texte officiel, rédigé en arabe, dari et pashto.

Les autorités locales, notamment les mairies, sont chargées de veiller à l’application stricte de cette directive, sous peine de sanctions non spécifiées. Cette mesure, justifiée par une interprétation ultra-rigoriste de la loi islamique, reflète la volonté des talibans de contrôler tous les aspects de la vie...

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