Les sandales blanches : le téléfilm avec Amel Bent est-il inspiré d'une histoire vraie ?

© Jean-Philippe BALTEL - FTV - ELOA PROD
Les sandales blanches : le téléfilm avec Amel Bent est-il inspiré d'une histoire vraie ? © Jean-Philippe BALTEL - FTV - ELOA PROD

Ce mercredi 14 décembre 2022, France 2 diffuse "Les sandales blanches", un téléfilm qui se déroule dans les années 60 dans le bidonville algérien de Nanterre. Amel Bent y incarne une chanteuse sauvée par la musique après un grave accident. Une histoire vraie qui parle aux racines de la chanteuse, qui incarne pour la première fois de sa carrière un premier rôle.

Révélée par l'émission "Nouvelle Star", Amel Bent peut désormais se targuer d'avoir près de 20 ans de carrière et de succès dans le monde de la musique. Au fil des années, elle a également prêté sa voix à des personnages de dessins animés, et fait quelques apparitions dans des films, mais avec "Les sandales blanches", elle se glisse pour la première fois dans la peau d'un premier rôle féminin. Un rôle qui est tout sauf anodin.

Vidéo. La Face Katché - Amel Bent : "Ça a été ça mon déclic. Le miracle de comment ce qui sortait de ma bouche faisait pleurer mes copines à l’école"

L'histoire vraie derrière le téléfilm

L'histoire des "Sandales blanches" débute dans les années 60, dans le bidonville algérien de Nanterre. À l'époque, Malika a 5 ans, et sa mère vient de lui acheter de nouvelles chaussures, une magnifique paire de sandales blanches, que la fillette ne quitte pas des yeux. Malheureusement, trop absorbée par ses nouveaux souliers, elle ne voit pas le camion qui recule et qui la percute. Malika survit, mais pendant des années, elle va enchaîner les opérations, lutter contre la souffrance, réapprendre à utiliser son corps. La petite fille, de culture musulmane, va grandir auprès des bonnes soeurs et des infirmières catholiques qui sont en charge de ses soins, et c'est à la messe qu'elle découvre la musique et le chant. Une véritable révélation, qui se transformera en une carrière incroyable, et qui lui vaudra un surnom : "la Diva des banlieues".

Le téléfilm de France 2 est une fiction librement inspirée d'une histoire vraie, celle de Malika Bellaribi Le Moal, qu'elle raconte dans son autobiographie "Les sandales blanches". Quelques détails ont été modifiés, puisque dans la vraie vie, cette dernière avait trois ans lorsqu'elle a été percutée par un camion qui lui a brisé les hanches, le bassin et les jambes. Après avoir découvert le chant, elle va tout faire pour se former au chant lyrique, mais elle va aussi se heurter au racisme de la société française, qui va la pousser dans ses retranchements.

Une histoire qui parle à Amel Bent

Une jeunesse en banlieue, le racisme, la découverte de la musique... Pour Amel Bent, cette histoire résonne forcément de façon particulière, ainsi qu'elle l'a confié à TV Mag : "J'ai été bouleversée par l'histoire de Malika Bellaribi, enfant des bidonvilles dans les années 60, rescapée d'un grave accident et devenue chanteuse lyrique. C'est une guerrière, une combattante, tout ce à quoi j'aspire en tant que femme." Dans une interview accordée à Manu Katché dans son émission "La Face Katché" pour Yahoo, elle expliquait avoir elle aussi découvert la musique très tôt : "J'ai réalisé de moi-même que j'avais des facilités à chanter. Je chantais sur des cassettes, et je me rendais compte que j'arrivais à reproduire ce que j'entendais. Puis, j'ai commencé à chanter pour les autres, pour mes copines à l'école. Et il y en avait qui pleuraient. Ça a été ça mon déclic : pas le fait d'avoir conscience d'une voix ou d'une technicité. C'est le miracle de comment ce qui sort de ma bouche va te tirer une larme."

Elle n'a pas grandi à Nanterre, mais à la Courneuve, et si elle estime avoir été assez peu confrontée au racisme dans sa jeunesse, elle a subi les discriminations liées à la mauvaise réputation de son quartier : "Quand tu es Courneuviène, tu es forcément la fille ou la petite soeur d'un dealer, il y a un amalgame qui est fait. Ça me rendait dingue car ce n'était pas mon quotidien. Ce que je voyais, c'étaient les gens, les grands frères qui nous protégeaient." Le racisme est arrivé avec la célébrité, lorsqu'elle a commencé à être connue du grand public : "Parfois, j'ai l'impression que ma seule présence dans le PAF, à l'époque où j'ai commencé, c'était déjà tellement politique en fait... Je le vois encore quand j'intègre le fauteuil de The Voice et que je vois les commentaires sur Twitter. On a encore un tel chemin à faire ! Tout le monde n'est pas prêt à avoir une Rebeu sur le fauteuil. On m'a dit : "Va faire The Voice à Alger". Ce n'est pas tout le monde. Mais il y a une partie de la population qui n'est pas prête, qui a peur."

Pas étonnant, donc, que le rôle lui a donné envie de tenter sa chance face à la caméra.

Vidéo. Amel Bent : "Quand je vois les commentaires le samedi soir sur Twitter... "On m'a dit : "Va faire The Voice à Alger""

À lire aussi

>> Grossophobie et body-posi : Amel Bent a raison, "les kilos, il faut les porter"

>> Amel Bent dans La Face Katché : "Tout le monde n'est pas prêt à avoir une Rebeu sur le fauteuil. On m'a dit : "Va faire The Voice à Alger""

>> Amel Bent : pourquoi elle a caché son début de carrière de chanteuse à sa mère