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Anaïs Mechain, prostituée de 18 ans, séquestrée, brûlée et étranglée à mort par un client

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Jeudi 23 septembre 2021, TF1 dévoile "Fugueuse", une série inédite qui raconte l'histoire d'une adolescente de 16 ans qui sombre dans la prostitution. Un scénario qui n'est pas sans rappeler l'affaire Anaïs Mechain, tuée par l'un de ses clients à l'âge de 18 ans.

Avec "Fugueuse", TF1 s’attaque à un sujet fort et tabou : la prostitution chez les mineurs. Une série coup de poing diffusée dès ce jeudi 23 septembre 2021 et qui sera suivi d’un documentaire présenté par Harry Roselmack. Celui-ci revient sur l’affaire Anaïs Mechain, une Dunkerquoise (Nord), retrouvée morte dans une rue de Pontault-Combault (Seine-et-Marne), le 10 mai 2021. Selon le rapport de la gendarmerie locale et les résultats de l'autopsie, rapportée par Le Parisien, la victime âgée de 18 ans aurait été séquestrée puis étranglée. Son corps présentait également des traces post-mortem de coups au visage et des brûlures dans le dos. Avant le drame, la jeune femme aurait envoyé à sa mère une photo de ses cheveux, un lit, avec le message : "Il me dépouille ce gros porc".

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L'histoire d'Anaïs, une "trajectoire banale"

Selon les informations de France 3 et du Figaro, Anaïs était connue pour des faits de prostitution. Très vite, les regards se sont tournés vers l’un de ses clients. Âgé de 18 ans au moment des faits, ce dernier a été mis en examen pour "meurtre" et placé en détention provisoire après être passé aux aveux. Selon une source proche à La voix du Nord, "il a voulu lui reprendre l’argent après la passe, elle a refusé, il l’a étranglée". "Des adolescentes qui se prostituent pour 100 € la demi-heure, il y en a énormément", a déploré l’un des policiers en charge de l’enquête pour qui la trajectoire d’Anaïs est "banale". Selon le frère de la victime, Anaïs entretenait depuis quelques moins une relation avec un petit ami "pas très fréquentable qui a fait de la prison" qui lui a peut-être fait rencontrer de "mauvaises personnes". Selon l’enquête, celui-ci était au courant de ses "prestations". C’est lui qui l’a déposée la veille du meurtre dans le Val-de-Marne. Entendu par les enquêteurs de la PJ de Versailles, l’homme a été relâché, mais les investigations se poursuivent pour en savoir plus sur le mobile du meurtre. Celui-ci affirme que la meilleure amie d’Anaïs est mêlée au réseau de proxénétisme dont elle a été victime. "Il cherche à se défausser, c’est lui qui la faisait travailler ! Ma fille le connaissait parce qu’ils se parlaient sur Snapchat, oui, mais c’est tout", a assené la mère d’Anaïs.

Les "deux tiers de la prostitution" se ferait en ligne

Un fait divers tragique qui cache la triste réalité dans laquelle sombre de nombreuses jeunes femmes en France. "J’ai l’impression que le phénomène a explosé. 50 % des adolescents ont un a priori favorable sur le sujet de la prostitution. Les mentalités ont vraiment changé", a déploré Pauline Liétar, la réalisatrice du documentaire diffusé sur TF1. Pour elle, Anaïs "incarne vraiment tous les rêves des jeunes filles aujourd’hui : l’argent, la célébrité, la vie facile… Elles sont fascinées par la télé-réalité". Un univers "vertigineux" auquel tout le monde peut accéder et où l’embauche est devenue facile à cause d’Internet : "On leur écrit et on peut être embauché". "On a l’impression que nos enfants sont à l’abri des mauvaises rencontres, mais on ne mesure pas assez les dangers d’Internet".

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"Toutes les jeunes prostituées qu’on a rencontrées parlent de violence et de coups. Il y en a même qui meurent. C’est rare, mais ça montre la réalité de leur quotidien", a expliqué la réalisatrice qui a recueilli les témoignages de journalistes qui enquêtent sur l’affaire d’Anaïs, mais aussi de mères et filles sorties du réseau. Pour elle, l’objectif est de "dénoncer ce réseau de proxénètes, dont beaucoup sont souvent issus des trafics de drogue". Un sujet "dur à traiter" notamment parce que les jeunes femmes concernées "ont peur et il faut les rassurer". Selon un rapport publié par la Fondation Scelles en 2019, la "prostitution 2.0" représenterait les "deux tiers de la prostitution" en France. Présidente du Mouvement du Nid, Claire Quidet alerte sur les réseaux sociaux "qui ont levé le frein du passage à l’acte" et banaliser "la marchandisation des corps". Ainsi, elle regrette qu’ "aucune étude et chiffres sérieux" ne permettent d’évaluer ce "proxénétisme de proximité", mais aussi celui des "féminicides en contexte de prostitution", dont a été victime Anaïs.

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