André Manoukian, complexé par ses racines ? "Mes copains étaient des fils de bourges, je faisais le chien savant pour me faire accepter"
La "Nouvelle Star" continue à célébrer ses 20 ans sur M6, ce mercredi 22 février 2023. Dans l'émission, le juré André Manoukian a toujours été connu pour sa facilité à manier le verbe. Une habitude qui remonte à son enfance, lui qui n'hésitait pas à jouer les "chiens savants" pour mieux se faire accepter par ses camarades.
Il y a quelque temps, l'actrice Claire Keim se confiait sur ses complexes liés à ce qu'elle qualifie "d'inculture", elle qui n'a pas son bac. L'impression d'être moins intelligente que les autres l'a toujours dérangée. Au contraire, André Manoukian est quant à lui connu pour être un érudit, un homme qui manie les mots avec brio comme il l'a souvent prouvé lors des auditions de "La Nouvelle Star". Mais pourtant, l'ex de Liane Foly n'a pas toujours été comme ça.
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Une enfance "parfaite" mais chargée de complexes
Dans une interview accordée à Psychologies, André Manoukian évoquait sans fard son enfance et ses contradictions. "Oui, mon enfance était assez parfaite, quoique marquée par des manques que je ne savais pas exprimer. Je suis né ici, en France, je n’ai pas connu mes grands-parents arméniens de Turquie, j’ai grandi à Lyon dans un quartier aisé, et tous mes copains étaient des fils de bourges aux mamans cathos qui ne travaillaient pas." Résultat, il a toujours eu du mal à ressentir une forme d'appartenance à un groupe.
Pour se faire accepter, le futur artiste était prêt à tout. "J’ai toujours eu le sentiment de ne pas être comme les autres. Du coup, je suis devenu le premier de la classe, du CP à la 6e, et quand on m’invitait à goûter je faisais le chien savant. C’était ma façon de me faire accepter." Plus tard, c'est vers la rébellion qu'il s'est tourné : "Je me suis retrouvé au lycée, face à une bande de jeunes, foulard rouge autour du cou, qui brandissaient des drapeaux et sentaient le patchouli. C’était les années 1970, je ne savais pas ce qu’ils faisaient mais, en un quart de seconde, j’ai reconnu les frères que je cherchais depuis toujours. Mon rite initiatique n’a pas été le baptême ni la première communion : je n’ai jamais perçu la moindre spiritualité là-dedans. Non, moi, mon éveil, je l’ai eu face à ces jeunes, cette énergie, ces couleurs, ce je-m’en-foutisme érudit", raconte-t-il avec lyrisme.
Un goût pour les études inspiré par son père
Avant même d'avoir la passion de la musique, André Manoukian a eu la passion des mots, et celle de la connaissance. Des passions transmises par son père, tailleur et musicien amateur aujourd'hui décédé, et dont l'artiste se souvient avec émotion. "Quand il rentrait du magasin le soir avec ma mère, il se mettait au piano pour jouer du Bach, puis il plongeait dans ses bouquins. Quand on lui demandait ce qu’il faisait dans la vie, il répondait : 'Étudiant'. Je l’ai vu étudiant jusqu’au bout." Y compris alors qu'il était sur le point de s'éteindre : "Sur son lit de mort, il m’a dit : 'On n’a pas travaillé, aujourd’hui !' Alors je suis allé voir sur son bureau, en ai ramené un texte de Montaigne sur la souffrance que je lui ai lu. Le lendemain, il s’en allait." Et de confier que c'est à lui qu'il doit sa verve un peu coquine : "Je tiens de lui le goût de raconter des choses un peu profondes avec trivialité."
Aujourd'hui, il en a toutefois conscience, s'il continue à manier les mots, c'est pour la même raison qu'il jouait les "chiens savants" : "Parler beaucoup, c’est sans doute chercher à se faire aimer."
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