Un animal peut-il prendre la place d’un enfant ?
Les chiffres s'envolent : 22,6 millions de chiens et de chats vivaient en 2021 dans les foyers français, leur nombre ayant augmenté de 3,5 millions en vingt ans*. Surtout, ils n'ont jamais été autant chouchoutés par les 20-35 ans, qui semblent préférer materner un chiot ou un chaton plutôt que de faire des bébés. Un phénomène qui touche tous les pays occidentaux, à tel point que même le pape François, dans l'une de ses oraisons en janvier 2022, dira « regretter que les animaux de compagnie remplacent parfois les enfants ». Il faut dire que sur les réseaux sociaux, de jeunes maîtres prennent l'habitude d'habiller leurs compagnons à quatre pattes, voire de les promener en poussette. Selon l'Ifop, plus de la moitié des possesseurs de chiens et de chats, entre 18 et 34 ans, postent régulièrement des photos et des vidéos de leur « enfant » à poils, carlins en tête – ces bouledogues français qui doivent leur succès fulgurant, dit-on, à leur petit corps et à leurs yeux ronds, qui rappelleraient un peu ceux des nourrissons… Aussi chats et chiens portent-ils fréquemment des prénoms d'humains : Marguerite, Gaspard, Romy ou Michel. « Mais ce qui est vrai-ment nouveau, précise Christophe Blanchard**, sociologue, c'est l'extrême responsabilité dont les jeunes adultes font preuve envers leur animal. Ils veulent tout savoir de son fonctionnement psychique et physique, afin de pouvoir mieux s'en occuper. » Comme de l'enfant qu'ils ne sont pas...
