Anny Duperey orpheline à 8 ans : ce terrible drame qui a décimé sa famille
Ce mercredi 18 mai 2022, France 2 diffuse la saison 2 de "La faute à Rousseau". Les téléspectateurs pourront ainsi retrouver Anny Duperey. Visage familier du petit écran, la comédienne de 74 ans a su cultiver une grande popularité au fil des années. Et ce, en cachant derrière son sourire un chemin de vie particulièrement dramatique.
Pendant plus de 25 ans, Anny Duperey a incarné avec brio et constance le personnage de Catherine Beaumont dans la série phare de TF1, "Une famille formidable". En coulisses, l’actrice revient de loin. Dès son plus jeune âge, elle a du faire face au pire : la mort accidentelle de ses parents au sein même du foyer familial. Un traumatisme dont elle ne s’est jamais vraiment remise.
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Le soir où tout a basculé
"Le souvenir le plus cruel, le seul qui puisse encore m'arracher des sanglots" confiait Anny Duperey à ce sujet. Et si ce souvenir a provoqué la totale disparition de tous les autres remontant à son enfance, elle avait tenu à coucher son chagrin sur le papier dans son autobiographie, "Le voile noir", parue en 1992. Tout a basculé en quelques minutes, le 6 novembre 1955. À cette époque, Anny Duperey n’a que huit ans et demi et découvre, avec ses yeux d’enfant, ses parents, Lucien et Ginette, morts dans leur salle de bain, accidentellement asphyxiés par les émanations de gaz carbonique d'un vieux chauffe-eau. La petite soeur de la comédienne, âgée de seulement cinq mois au moment du drame, dormait.
"Il y a eu un traumatisme important" confiait Anny Duperey en 2021 sur la chaîne Non Stop People. Et les drames se sont enchainés, puisqu’après la mort de leurs parents, les deux soeurs ont été séparées : "Le pire qui puisse arriver après." Pour Anny Duperey, la mort de sa soeur plusieurs années plus tard n’est que la triste conséquence de cette immense douleur portée comme un fardeau : "On n’a jamais vraiment résolu cette histoire. Je pourrais presque dire qu’elle en est morte. […] Malgré nos efforts de complicité, nous n’avons pas réussi à dépasser ce problème." Anny Duperey a elle aussi porté cette douleur tout au long de sa construction en tant que femme. "Il y a eu d’abord une sorte de déni du deuil, un petit peu dépressive" se souvenait-elle. Ce n’est qu’à ses 13 ans que la douloureuse prise de conscience se fait : "J’ai fait une espèce de simili tentative de suicide en me foutant sous une bagnole qui n’a pas voulu de moi."
Des années plus tard, Anny Duperey jette un regard plus éclairé sur son immense chagrin d’adolescente : "J’ai lu dans des livres de psychologues que souvent, les enfants qui ont vécu un traumatisme comme ça, qui ont cette culpabilité de ‘eux, ils sont partis, pourquoi pas moi ?’, vérifient d’une certaine manière qu’ils ont le droit d’être sur Terre. Une fois qu’ils vérifient que, là-haut, on ne veut pas d’eux, ils se disent ‘Bon ben tant pis, je reste en bas’."
Une reconstruction difficile
Pendant plus de trente ans, Anny Duperey préfère taire ce drame. Dans le même temps, elle se lance dans une carrière de comédienne, et rencontre même l’amour. Dans les années 70, elle tombe sous le charme de Bernard Giraudeau, alors au zénith de sa carrière et star du film "La guerre de Troie n’aura pas lieu". À lui non plus, elle ne dira d’abord rien du drame qui a décimé sa famille. Mais l’évidence s’impose lorsqu’ils envisagent de fonder une famille. De leur union naissent deux enfants, Gaël en 1982 et Sara en 1985. Le couple se sépare en 1991, et c’est cette année-là qu’Anny Duperey décide de se replonger dans ses souvenirs douloureux, à travers son autobiographie, mais aussi son journal intime, dans lequel, à 14 ans, elle écrivait ces paroles prophétiques : "Il faudra un jour que j'écrive mon livre, il faudra absolument que je parle enfin de leur mort, que je dise ce que je garde tout au fond de moi et qui m'étouffe."
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En 2017, Anny Duperey expliquait sur les ondes d’Europe 1 que son métier d’actrice n’avait jamais été "une vocation". Tout cela s’est fait par hasard, au détour des opportunités d’une vie. Pour autant, elle préfère se tenir loin de l’effet de surprise : "Il ne faut jamais me surprendre, je peux très mal réagir" confiait-elle alors. Cet effet, c’est celui qui la renvoie systématiquement à ce jour de 1955 où elle a découvert ses parents inanimés dans la salle de bain. Aujourd’hui, si Anny Duperey est parvenue à se reconstruire, c’est en grande partie grâce à l’écriture : "Depuis mes 13 ans c’est une ligne continue, qui correspond à une nécessité. Alors que la comédie, que j’adore, était plutôt une chose qui m’a choisie plutôt que je ne l’aie choisie."
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