Athènes limite les locations de courte durée pendant un an afin de remédier à la pénurie de logements
Les autorités locales d'Athènes ont fini par trancher : depuis ce mercredi 1er janvier, toutes les nouvelles demandes d'enregistrement d'appartements pour la location à court terme sont désormais gelées alors que la pénurie de logements pour les résidents permanents s'est encore aggravée en 2024.
L'an dernier, le nombre de lits disponibles dans les unités de location de courte durée a en effet atteint 1,022 million au cours des mois précédant le mois d'août, dépassant pour la première fois les 887 740 lits des hôtels recensés dans tout le pays, selon le journal Ekathimerini.
Cet essor a d'abord suscité la colère des syndicats et des associations de défense de locataires qui estiment que les locations à court terme exacerbent la crise du logement et que l'afflux de touristes dans les quartiers locaux a fait augmenter les prix pour ceux qui y vivent, en particulier dans les quartiers populaires.
La croissance de ce marché exaspère aussi le secteur hôtelier qui dénonce les sociétés qui exploitent le filon, telles qu'Airbnb.
La législation, qui est entrée en vigueur ce mercredi, interdit donc pendant un an l'enregistrement de nouveaux appartements dans plusieurs quartiers d'Athènes, notamment dans des zones très demandées telles que Kolonaki, Koukaki, Pangrati et Exarchia.
Les autorités ont donné aux propriétaires de ces quartiers jusqu'au 31 décembre pour déclarer leurs biens. Elle offre également des avantages fiscaux aux propriétaires qui passent de la location à court terme à la location à long terme.
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Ce n'est pas la première fois que les autorités grecques tentent de réprimer les locations de courte durée. En 2024, Athènes a introduit une série de réglementations, dont une licence professionnelle obligatoire pour les personnes louant plus de deux propriétés et des exigences strictes en matière de santé et de sécurité pour les personnes qui louent.
Les propriétés doivent également répondre à diverses normes en matière de ventilation et d'assurance responsabilité civile, mais les critiques soutiennent que les réglementations sont inefficaces à long terme.
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a justifié ces mesures lors d'un discours prononcé à Thessalonique en septembre. Il a déclaré que son gouvernement n'avait aucun intérêt à diaboliser le secteur de la location à court terme, mais que les mesures étaient conçues pour "alléger la pression sur les loyers et augmenter le nombre de logements disponibles".
Il a reconnu que les locations de courte durée constituaient une source importante de revenus pour les propriétaires et un moteur du tourisme dans le pays, qui est l'une de ses industries les plus importantes et les plus rentables.
"Le caractère de nos quartiers ne doit pas être altéré, et le droit au profit d'une personne ne doit pas empêcher le droit au logement d'une autre", a déclaré M. Mitsotakis.
"De nombreuses villes et de nombreux pays s'efforcent de réglementer le marché de la location à court terme. Nous faisons quelques premiers pas importants dans cette direction. Si nous pensons que d'autres mesures sont nécessaires, nous n'hésiterons pas à les prendre".
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