"Je ne retoucherai jamais mon visage !" : Audrey Tautou (très) cash sur la chirurgie esthétique
Discrète, Audrey Tautou n'est pas du genre à faire la tournée des médias pour se livrer, sur sa carrière ou sa vie privée. C'est pour cela que ses prises de parole sont particulièrement précieuses, surtout lorsqu'elles touchent à des sujets de plus en plus décriés, comme la chirurgie esthétique. Si certaines prônent (à juste titre) la liberté de faire ce qu'elles veulent de leur corps, d'autres comme Audrey Tautou réclament la liberté de vieillir tranquillement, loin des injonctions. Dans les deux cas, tout n'est qu'une question de liberté.
C'est en 1998 que les Français découvrent Audrey Tautou, dans son premier rôle au cinéma, "Vénus Beauté", de Tonie Marshall. Le début d'une longue et brillante carrière, teintée de succès au box-office et de rôles inoubliables, comme l'iconique Amélie Poulain dans "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain" de Jean-Pierre Jeunet, sorti en 2001. Deux fois césarisée, Audrey Tautou se fait de plus en plus discrète à partir de 2013, raréfiant ses apparitions sur grand écran, mais aussi dans les médias. De sa vie privée, on ne sait pas grand-chose. Audrey Tautou ne s'affiche pas en Une des magazines. Et quand elle le fait, c'est pour se livrer sans filtre, comme récemment, dans le dernier numéro de Vanity Fair. L'occasion pour l'actrice de 46 ans de revenir sur l'adoption de son enfant au Vietnam, il y a trois ans. "Un bonheur qui va au-delà" de ses espoirs, survenu après "de nombreuses années de combat, incertain, traumatisant".
Et puis, Audrey Tautou n'a pu échapper aux questions qui s'imposent à chaque actrice qui brave le temps dans le milieu cadenassé du septième art. Ce qui relève d'une performance en soi, compte tenu de l'âgisme et du sexisme qui pèsent (encore plus lourd) sur les épaules des femmes dès lors qu'elles sont célèbres. Ça, Audrey Tautou l'a bien compris.
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Audrey Tautou entre en "résistance" contre les injonctions
Le cinéma n'échappe pas aux fondements patriarcaux qui régissent le monde. Même si le mouvement MeToo est passé par là, il est encore bien difficile pour les actrices de se défaire des attentes d'une industrie (et d'un certain public) à l'égard de leur apparence physique. Il ne faudrait pas trop vieillir, mais ne pas rester trop jeune non plus. Et pour ce faire, la chirurgie esthétique est souvent le remède. Audrey Tautou s'y est toujours refusée. "J'aimerais ressembler à ces femmes qui assument leur âge, résister à cette pression qui incite à montrer un visage jeune quand on ne l'a plus. C'est une forme de servitude" a-t-elle confié dans les colonnes de Vanity Fair. Aujourd'hui, l'actrice semble quelque peu décontenancée par les nouveaux standards de beauté, qui poussent toujours plus loin les limites d'une certaine définition de la "perfection", si tant est qu'elle existe.
"Trouver qu'un visage artificiellement jeune est plus beau que celui qui fait son âge, je ne comprends pas" lâche-t-elle, refusant catégoriquement de "se muer en femme hybride" : "Je ne vois pas ce que cela apporte en mieux-être." Contre la chirurgie esthétique, et les injonctions dont elle est souvent le résultat (car c'est bien là le véritable problème), Audrey Tautou veut faire de la "résistance". "Pourquoi trouverait-on vilaine une femme aux cheveux blancs ?", lance-t-elle, avant de préciser - puisqu'il le faut - que chaque femme devrait agir en son âme et conscience : "Si on a envie de les teindre, pas de problème. Je l'ai fait, je le referai. Mais je ne retoucherai pas à mon visage, jamais."
Comme Audrey Tautou, ces stars disent "non" à la chirurgie esthétique
Oui, l'inoubliable interprète d'Amélie Poulain n'est pas la seule à s'indigner face aux diktats de beauté qui gravitent autour des actrices, et des femmes en général. À l'heure où un Tom Cruise de 60 ans agite les foules avec la suite de "Top Gun" en 2022, sa co-star de l'époque, Kelly McGillis, a été rayée du casting. "Je suis vieille et grosse" lâchait-elle sur un ton résolument provoc' pour justifier cette situation. Deux poids, deux mesures. Et même celles que l'on peut encore voir sur grand écran ont eu à subir les remarques insidieuses d'une industrie en quête de perfection féminine. Récemment, Julia Roberts a expliqué comment son dermatologue lui avait proposé de combler les rides de son sourire. "Les combler ? Vous savez combien de bonnes histoires il y a là-dedans ? Combien de bons fous rires ? Combien de grands dîners ? Les combler ? Qu'est-ce que vous me racontez ?" a rétorqué la star, abasourdie.
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Même son de cloche du côté de Sophie Marceau, qui a quant à elle à coeur de dédiaboliser les signes de vieillesse chez une femme, surtout lorsqu'elle est actrice. "Les choses bougent, les choses ne sont pas statiques. On bouge soi-même, on change, on vieillit, on évolue. Je vais vieillir, je vais avoir des cheveux blancs, qu'est-ce que vous voulez que je contrôle ? Il faut faire confiance aux choses, si on est dans le contrôle c'est qu'on a peur de l'extérieur, de l'autre. Moi je n'ai pas peur" confiait-elle il y a quelques mois à Brut.
Pour Monica Bellucci, la chirurgie esthétique n'est pas un problème, et chaque femme devrait y avoir recours si elle le souhaite, et loin des jugements. Pour autant, l'Italienne préfère ne pas cacher ses rides. "Je regarde ça avec compassion. Je ne me dis pas 'oh mon Dieu, c'est monstrueux'. Non, je trouve ça charmant. Me voir en femme mûre ne me dérange pas. Je trouve qu'il faut faire face à ça. Peut-être que dans dix ans, je serai monstrueuse et que j'aurai changé d'avis parce que j'aurai trop de rides. Mais pour l'instant, j'arrive à faire avec" a-t-elle déclaré en 2017, tout en mesurant ses propos concernant celles qui ont fait un autre choix : "Quand je vois des femmes mûres qui ne sont pas refaites, je ne me dis pas 'elle devrait faire un lifting', je me dis 'elle est très belle comme ça'. Mais par contre, quand je vois une femme qui a fait un lifting et qui est très belle, je me dis 'elle a bien fait'. Il faut faire ce qui nous fait du bien. La chirurgie plastique est là. Si ça nous rend heureux, pourquoi ne pas le faire ?" Bien dit.
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