Avant le salon de l’agriculture, de nouvelles manifestations d’agriculteurs organisées ce lundi

Des agriculteurs manifestent sur le Vieux Port de Marseille avec leurs tracteurs, le 19 février 2024.
CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Des agriculteurs manifestent sur le Vieux Port de Marseille avec leurs tracteurs, le 19 février 2024.

AGRICULTURE - Maintenir la pression sur le gouvernement, à cinq jours du salon de l’agriculture. Des convois d’agriculteurs ont à nouveau défilé dans plusieurs grandes villes ce lundi 19 février, alors qu’Emmanuel Macron s’apprête à recevoir ce mardi à l’Élysée les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs. Le lendemain, le Premier Ministre Gabriel Attal tiendra une conférence de presse dédiée à la crise agricole.

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Dans ce contexte, la mobilisation des agriculteurs a repris ce lundi matin. À l’appel de l’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs, une cinquantaine de tracteurs ont convergé vers Marseille. Sur leurs pancartes, le même message se répète depuis un mois : « On est là pour vous nourrir, pas pour mourir, lâchez-nous la grappe ». Une fois entrés dans la cité phocéenne, ils ont déversé plusieurs litres de fumier devant la préfecture, comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous.

Auprès de RMC, Fabien Boudon, représentant de la FNSEA des Bouches-du-Rhône estime que les annonces du gouvernement « manquent de concret ». « Il nous en faudra avant de monter au Salon de l’agriculture, c’est le message qu’on veut faire passer au gouvernement qui doit répondre à nos revendications avant la fin de semaine », poursuit-il.

Fumier et pneus devant les préfectures de la Marne

Plusieurs préfectures et sous préfectures de la Marne ont également été visées par des actions similaires, coordonnées par les Jeunes Agriculteurs. À Châlons-en-Champagne, mais aussi à Reims, Vitry-le-François et Epernay, des bennes de fumier ont été déversées, accompagnées de pneus et de palettes.

Là encore, s’attaquer aux préfectures est un message direct à l’État. Après les promesses de Gabriel Attal fin janvier, « les premiers échanges avec la préfecture de la Marne, le 5 février 2024, sont restés très superficiels », déplorent les Jeunes agriculteurs dans un communiqué. Espérant un calendrier précis de mise en œuvre, ils ont « souhaité exprimer leur détermination à maintenir la pression », a ajouté le syndicat.

Suite à leur mobilisation, les agriculteurs ont obtenu le déblocage d’une enveloppe de 400 millions d’euros d’aides d’urgences, la mise sur pause du plan EcoPhyto sur les pesticides, un renforcement du respect de la loi Egalim, des concessions européennes sur les jachères, ou encore des simplifications administratives. Le gouvernement a également renoncé à la hausse prévue sur la taxe du gazole non routier.

Opération escargot à Dunkerque

À Dunkerque, une cinquantaine de tracteurs ont de leur côté mené une opération escargot, pour réclamer la concrétisation des promesses du gouvernement. Les agriculteurs ont également une revendication plus ciblée : ils s’opposent à des expropriations de terres agricoles dans le cadre du projet d’extension du port maritime.

Ils dénoncent la transformation prévue de 1 500 hectares de champs du Dunkerquois en espaces naturels, dans le cadre des compensations environnementales nécessaires après l’artificialisation de terres par le grand port. « C’est énorme », « ça représente 50 exploitations agricoles », et les agriculteurs seront indemnisés pour « boiser, faire du vert » sans avoir été concertés, a souligné Laurent Declercq, éleveur à Loon-Plage et président de la section cantonale du syndicat FDSEA.

Après avoir perturbé la circulation, et brièvement bloqué un accès au port, ils se sont rassemblés devant la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). Les agriculteurs demandent à rencontrer le préfet du Nord et Patrice Vergriete, nouveau ministre aux transports et président de la Communauté Urbaine de Dunkerque, pour en discuter.

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