Bientôt le consentement inscrit dans la loi sur le viol ? “Il faut réconcilier les femmes avec la justice” : la députée Sarah Legrain nous parle de sa proposition portée à l’Assemblée

C’est un mot que le grand public n’a découvert qu’il y a quelques années, grâce à la vague #MeToo, et que l’on entend désormais dans tous les débats féministes. Et chaque jour depuis septembre 2024, il résonne inlassablement dans la salle d’audience du tribunal d’Avignon, où se déroule le très suivi procès des viols de Mazan. Car la plupart des accusés le disent : ils n’ont rien fait pour s’assurer du consentement de Gisèle Pélicot. Pire encore, ils n’y ont même pas pensé. Et alors que le monde entier a les yeux rivés sur ce procès, devenu celui d’une culture du viol toute entière, on découvre avec stupeur que la notion de consentement n’existe même pas dans le code pénal français. C’est pour cette raison que Sarah Legrain, députée La France Insoumise - Nouveau Front Populaire, lance une proposition de loi pour inscrire ce terme essentiel dans la définition du viol et de l’agression sexuelle. Déposée une première fois le 13 février 2024, soit bien avant l’affaire Mazan, puis à nouveau le 15 octobre suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, elle sera étudiée lors d’une discussion en séance publique prévue le 28 novembre. À cette occasion, nous avons échangé avec Sarah Legrain. Traitement des victimes, formation des magistrats, éducation sexuelle à l’école, préjugés sexistes, loi européenne… Deux heures d’une conversation intense et passionnante.

“Je n’apporte pas une réponse à un fait divers, mais à un fait de société. Le procès Mazan, c’est la société découvrant le fonctionnement (...)

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