Bonus réparation textile - "Pays de fous", "Des conneries", "De l'argent jeté par la fenêtre", "C'est cool" : ce dispositif censé "faire économiser les Français" jugé inutile

Lancé il y a tout juste un an, le "bonus réparation textile" fête son anniversaire en beauté. En l'espace de 12 mois, ce dispositif mis en place par l'Etat a d'ores et déjà permis de faire économiser aux Français 6,8 millions d'euros pour plus de 800 000 réparations financées. "À fin 2024, plus de 1.530 réparateurs (dont 30% sont des marques) sont labellisés et référencés sur la plateforme www.bonusreparation.fr" a annoncé Refashion dans un communiqué ce 12 décembre.

Face à cette mesure, on retrouve deux équipes : ceux qui ne l'approuvent absolument pas, et ceux qui l'ont déjà adoptée. Fonctionnement, produits éligibles, avis des internautes, ... On vous dit tout juste en dessous.

Bonus réparation : qu'est-ce que c'est ?

Le "bonus réparation" est une mesure permettant aux Français de bénéficier de remises lors de réparations auprès de professionnels agréés. L’objectif ? Lutter contre l’obsolescence programmée et inciter les Français à avoir une consommation écologiquement responsable. Si elle existait déjà pour les appareils électrique ou électronique depuis 2022, elle s'étend depuis un an pour le textile et les chaussures.

Au 1er janvier 2024, un peu moins de 30 nouveaux appareils deviennent éligibles au "bonus réparation", tels que les sèches-cheveux, les rasoirs électriques et épilateurs, les lisseurs, les nettoyeurs vapeur, les robots pâtissiers, les friteuses, les imprimantes ou encore les ventilateurs.

Le montant de ce bonus est variable selon le type d'appareil, d'un montant allant de 15 à 60 euros en moyenne. En ce qui concerne les réparations textiles ou de chaussures, le montant de réduction varie autour d'une dizaine d'euros en fonction du type de réparation. "Qui va se faire chier à faire la demande, sérieusement", se demandent certains internautes. Pas de panique ! Pour bénéficier de cette aide, il convient simplement de se rendre chez un réparateur labellisé QualiRépar avec la pièce éligible et hors garantie. Simple, en tout cas pour ceux qui possèdent un réparateur près de chez eux. Les bonus sont cumulables, sans limite, et s'appliquent directement sur la facture.

Un excellent moyen de lutter contre la fast-fashion

Dans le domaine de la mode, le "bonus réparation" mis en place il y a tout juste un an concerne essentiellement des petites réparations : embouts de talons pour les chaussures, trous pour les textiles, ... Les cordonniers ont ainsi réalisé 83% des prises en charge et les retoucheurs 17%, selon Refashion. "C'est un immense défi d'arriver à convertir les adeptes du fast fashion low cost, pour lesquels racheter sera moins cher que réparer et entretenir", confie une internaute sur TikTok. Un défi, oui, mais un beau défi. "C'est cool je trouve. Ça va redonner vie aux cordonniers et couturiers, et arrêter la consommation complètement abusive", lance une jeune femme. Et à ceux qui se moquent, les plus écologistes ont quelque chose à répondre : "Les gens qui se plaignent que l'on fasse 'pays pauvre' avec ça... la transition écologique et la consommation responsable c'est pas que des jolis mots !"

Pour l'heure, les Français soulèvent tout de même quelques petits hic. Certains textiles ne sont en effet pas éligibles au bonus, comme le linge de maison par exemple, mais pas seulement. "Pourquoi la lingerie est exclue ? Ça coûte une blinde et y'a rien de pire qu'une baleine de soutif qui perce et qui se fait la malle...", s'agace une femme sur TikTok."L'artisan le plus proche de chez moi est à 70km", lance un autre, déçu. Si le dispositif peut encore être amélioré, beaucoup restent tout de même satisfaits de cette mesure anti-gaspillage.