Bordeaux : comment la ville a réussi à donner plus de place aux femmes

Deux heures avant le déjeuner, la salle est vide. Doliane s’affaire derrière le comptoir. A la porte, Mirna négocie avec un fournisseur. La première est congolaise et cuisinière, la seconde brésilienne, et l’une des cheffes du Marie Curry*. Ce restaurant et traiteur, "100 % féminin", insiste Mirna, valorise les "matrimoines culinaires" de la douzaine de femmes, migrantes ou réfugiées, qu’il prépare à un milieu professionnel où les hommes sont rois. Parmi les habitués, s’amuse Doliane, figure l’épouse du maire, qui y a dîné avec son mari la veille. Comme un symbole. Pour l’écologiste Pierre Hurmic, la place des femmes est un sujet prioritaire, dans la ville et au sein de son conseil municipal, où les élues sont en première ligne.

C’est l’une des forces de la capitale girondine, qui explique en partie sa place sur le podium de notre palmarès. Loi sur la parité oblige, les adjointes au maire sont, comme dans toute agglomération de plus de 1.000 habitants, aussi nombreuses que les adjoints. Mais à Bordeaux, elles portent des dossiers de poids, pas seulement liés aux droits des femmes ou aux enfants. Delphine Jamet est chargée de l’administration générale, Nadia Saadi des mutations économiques, Sylvie Justome de la santé… Claudine Bichet, première adjointe, supervise à elle seule les finances, le défi climatique, la transition énergétique et… l’égalité femmes-hommes.

Il y a quatre ans que Pierre Hurmic a remplacé Nicolas Florian, héritier d’Alain Juppé, à l’hôtel de ville. Il concède (...)

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