Bruno Salomone : cette maladie qui "l'obsède" et qui pose problème dans son métier
Bruno Salomone est de retour ce mercredi 21 décembre 2022 sur France 2 avec "Fais pas ci, fais pas ça, Y aura-t-il Noël à Noël ?". L'acteur, bien connu du grand public, souffre d'une maladie, la misophonie. Un mal particulièrement désagréable dans le cadre de son métier d'acteur et de doubleur
À 52 ans, Bruno Salomone a une double casquette. Après avoir fait ses débuts en tant qu'humoriste et s'être fait connaître au sein de la troupe Nous Ç Nous, avec notamment Éric Collado, Emmanuel Joucla, Éric Massot et Jean Dujardin, il enchaîne désormais les projets, aussi bien sur scène qu'au cinéma et à la télévision. Mais s'il est connu pour ses capacités d'acteur, le comédien est également très actif dans le doublage. Il a prêté sa voix à plusieurs personnages de dessins animés, de Syndrome dans "Les Indestructibles" à Paul le livreur dans "Phinéas et Ferb". On lui doit également la voix off de l'emblématique émission "Burger Quiz" présentée par Alain Chabat.
Vidéo. Une suite est-elle envisageable pour Fais pas ci, fais pas ça ? Bruno Salomone répond...
Il souffre d'une maladie encore peu connue du grand public
Mais, ainsi qu'il l'a évoqué à plusieurs reprises, il souffre d'un mal difficile à gérer quand on passe son temps derrière un micro : la misophonie. Ce trouble neuropsychique commence à se faire connaître, car s'il est rarement diagnostiqué, il est au contraire très commun. 15% de la population française en souffre, selon les autorités sanitaires. La misophonie se caractérise par des états psychiques (colère, haine, anxiété, rage, dégoût...) déclenchés par des sons spécifiques. Le son de la mastication fait partie de ceux qui reviennent le plus chez les personnes concernées, par exemple, souvent suivi par les craquements d'articulations.
Ce trouble, Bruno Salomone l'a évoqué à plusieurs reprises. Il en a même fait un roman, Les Misophones, aux éditions Le Cherche Midi, qui raconte l'histoire d'un homme qui souffre de cette pathologie : "Damien est misophone. Tous les petits bruits du quotidien lui sont insupportables : les croustillements de pop-corn au cinéma, les aspirations interdentaires d'un voisin de table, les mastications de chewing-gum dans le métro... À sa solitude s'ajoute ce fardeau qu'il pense être seul à porter. Jusqu'au jour où il croise le chemin d'Alexi, serveur à la repartie grinçante. Ces deux naufragés du cœur vont devenir complices grâce à leur misophonie. De leur handicap ils feront un atout."
L'impact de la misophonie sur sa carrière
Sur Europe 1 face à Philippe Vandel, le comédien et humoriste s'était confié sur les conséquences de cette maladie : "C’est littéralement la haine des sons, les gens sensibles de la feuille, de certains bruits", expliquait-il avant de préciser : "Ça peut vous irriter, jusqu’à vous obséder." Lui-même a réalisé qu'il souffrait de cette pathologie alors qu'il n'était qu'un enfant, à l'âge de 10 ans : "Dès que quelqu’un mastiquait, ça m’agaçait, ça m’irritait et je bloquais dessus, je regardais leur bouche", explique-t-il.
Mais attention, la misophonie ne signifie pas détester tous les sons, bien au contraire. D'ailleurs, Bruno Salomone tient à démystifier cette préconception du grand public : "J’adore les sons, c’est mon métier, je fais des bruitages... Et on a tendance à penser qu’on n’aime pas les sons de manière générale quand on est misophone mais ce sont certains sons seulement. Ils sont répertoriés dans notre cerveau, et après on est obsédé par ces sons." Après plus de 40 ans à subir les conséquences de sa misophonie, l'acteur a appris à prendre sur lui, même s'il l'avoue, il lui arrive encore d'en souffrir, notamment lorsqu'il est sur scène : "Ça peut arriver que quelqu’un au premier rang mâche un chewing-gum et je focalise dessus, ce n’est pas agréable… Mais je me concentre sur ce que je fais, et si ça prend le pas sur l’ambiance, alors j’interagis, j’improvise dessus." Un travail essentiel, puisqu'il l'affirme : "Il y a une échelle d’activation de la misophonie, de 0 à 10, et à 10 vous passez à l’acte. Vous pouvez devenir un serial killer. Je ne l’invente pas, il y a eu des actes de violence."
Et malheureusement, à l'heure actuelle, il n'existe pas de remède : "Celui qui l’a découvert, Pawel Jastreboff, dit qu’il faudrait associer un son désagréable à un son agréable pendant 9 mois pour le 'déprogrammer' mais c’est infaisable." Lui préfère dédramatiser les choses : "Aujourd’hui mes proches sont tous au courant. Et maintenant qu’ils ont lu le livre, ils ont intégré ce que c’était et se sont même excusés de m’avoir fait subir tout ça (…) Mais j’essaye de ne pas être un tyran. J’en ris, il faut relativiser."
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