Camille Lacourt, victime d'un burn-out après les JO : "C'était vraiment considéré comme une maladie de faibles"
Invité ce samedi 29 juillet 2023 dans "Fort Boyard", Camille Lacourt s'est illustré à plusieurs reprises dans le monde du sport. Mais l'ancien champion de natation l'a également affirmé : certaines de ses défaites ont eu un lourd impact psychologique sur sa santé mentale.
Dans moins d'un an, Paris accueillera les Jeux Olympiques 2024. Les sportifs du monde entier se préparent pour cet événement, et tous espèrent repartir avec des médailles, pour rendre fier leur pays. Mais que se passe-t-il en cas d'échec ? Ces derniers peuvent être particulièrement difficiles à digérer. Camille Lacourt en est la preuve.
Vidéo. La minute de Camille Lacourt
Camille Lacourt, victime d'un burn-out sportif
Le 22 mars 2023, dans une interview accordée à Santé Magazine à l'occasion de la semaine de la Recherche en santé mentale avec la Fondation pour la Recherche Médicale, le champion de natation a décidé de révéler sa bataille contre le syndrome d’épuisement professionnel, souvent sous-estimé dans le monde du sport. "Ça m'est arrivé en 2012 à Londres. Aux Jeux olympiques, la compétition que tous les sportifs attendent."
A l'époque, et après plusieurs mois d'entraînement intensif, le Français rate le podium de justesse : il décroche la 4ème place du classement. Un score honorable, mais un véritable échec pour ce perfectionniste qui l'affirme : "J'étais brisé. Dans cette situation on est complètement déçu de nous-mêmes. On n'a pas d'amour propre, on a l'impression d'avoir tout perdu : d'avoir perdu du temps, d'avoir perdu de l'honneur, de la force de caractère."
Des symptômes dépressifs et un sentiment d'échec
Déçu de sa performance, Camille Lacourt rentre en France, et s'enfonce petit à petit dans les pensées négatives. "Je pense qu'on peut presque s'approcher de la dépression : aucune envie de me lever le matin, moi qui avais une vie assez carrée ou je me levais à une heure précise, je mangeais à une heure précise et très correctement. Là, c'était vraiment du grand n'importe quoi. J'avais l'impression que tout ce que j'avais fait avant, était une perte de temps. C'est super dur de se dire qu'on a fait les choses correctement pour rien."
Aujourd'hui, il a conscience que cette défaite n'était pas pour rien : "En réalité, ce n'était pas pour rien parce qu’après on grandit et on est plus fort. Mais quand on est dans ce burn-out, dans ce no man's land où il n'y a rien qui nous atteint, on a l'impression d'avoir une vie sans saveur."
La solitude malgré la présence des proches
Dans son malheur, Camille Lacourt a eu la chance d'être bien entouré. A l'époque, il fréquente l'ancienne Miss France Valérie Bègue, et en octobre 2012, il devient papa d'une petite fille, Jazz. Malheureusement, ses proches ne suffisent pas à lui remonter le moral : "J'ai eu beaucoup de chance, j'étais très bien entouré, que ce soit de mes amis, de ma famille. Mais quand on est dans un moment comme ça, on est seuls, quoi qu'il arrive. On peut ressentir tout l'amour au-dessus, mais en fait, c'est superficiel. C'est comme si on avait une brûlure profonde et qu'on mettait de la crème dessus. C'est en dessous que ça crame et que c'est douloureux."
Le champion l'affirme : "Ce burn-out, au début, je l'ai subi. Je ne savais pas où ça allait s'arrêter. Mais j'avais l'impression de tomber, d'avoir aucune branche pour me retenir." Jusqu'au jour où il a décidé de se reprendre en main : "Un matin, je me suis dit : ça suffit. C'est aujourd'hui que je touche le sol. J'accepte d'avoir pris cet échec de pleine face. J'accepte d'avoir été humain et d'avoir craqué mentalement, ça fait partie du jeu."
Une volonté de changer le regard sur le burn-out
Camille Lacourt n'est pas le seul sportif à avoir connu des problèmes de santé mentale. Marie-José Perec ou encore Simone Biles ont toutes deux évoqué leur burn-out sportif, la tenniswoman Naomi Osaka avait évoqué son anxiété. Le champion de natation l'affirme : "Quand il y a un burn-out chez un sportif, ce n'est pas le physique qui craque en premier."
Raison pour laquelle il veut changer le regard sur cette maladie : "Au début, je crois que ce burn-out était vraiment considéré comme une maladie de faibles et en fin de compte, on voit que c'est totalement le contraire. Je pense que les gens qui font des burn-out et qui vivent ces moments très difficiles dans leur vie, sont des personnes très fortes mentalement. Ce sont des personnes qui ont toujours repoussé leurs limites, en pensant qu'elles pouvaient accepter plus que le reste du monde ou le reste de l'entreprise. Et à un moment donné, ça ne marche plus."
Un discours essentiel à l'approche des Jeux Olympiques de Paris.
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