Cancer du sein : comment l'annoncer aux proches ?
"Je sens un courant d’air froid sur mes épaules. Je demande {au médecin} si c’est cancéreux. Oui, ça l’est. J’enlève mon manteau : maintenant j’ai trop chaud", raconte Géraldine Dormoy, journaliste frappée par le cancer du sein fin 2017 et autrice de l’ouvrage Un cancer pas si grave. L’annonce de la maladie plonge souvent le patient dans un état de sidération… et son entourage dans l’angoisse. "Dehors, je reprends vite mes esprits, poursuit-elle un peu plus loin. La nouvelle ne m’a pas démolie. Le choc, c’était l’échographie. Alors que j’écris ces lignes plusieurs mois après les faits, ni Mark (Ndlr son mari) ni moi de nous souvenons du coup de fil que je lui ai forcément passé pour lui annoncer que j’avais un cancer, preuve que ce moment précis nous a peu marqués. Pas de larmes, pas de tristesse. Je suis déjà dans l’action."
Même s’il y a un temps - un pré-cheminement - entre la suspicion de la maladie et sa confirmation, l’annonce d’un cancer du sein constitue toujours un choc psychologique. "Certaines patientes évoquent déjà les examens qu’elles subissent et la possibilité d’un cancer avec leurs proches tandis que d’autres vont préférer attendre les résultats pour en parler", confie le Pr Steven Le Gouill, onco-hématologue et directeur de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie.
La consultation d’annonce est un moment particulier où le médecin communique les résultats, confirme le diagnostic de la maladie et évoque sa prise en charge. "La consultation se poursuit par un entretien (...)