Ces 30 femmes ont posé nues afin de protester contre les règles de Facebook
La photographe Trina Cary a dû prendre son courage à deux mains afin de partager son autoportrait nu sur les réseaux sociaux. Sa confiance en elle est rapidement montée en flèche grâce aux innombrables likes et commentaires positifs mais il n'a fallu que 10 petites minutes avant qu'elle ne reçoive une notification de la part de Facebook, lui expliquant que la photo avait été retirée et que son compte était temporairement fermé car elle avait partagé du contenu inapproprié.
Une photographe a organisé une séance photos « nue » afin de manifester contre les règles sur la nudité de Facebook [Photo : Trina Cary Photography]
Ça n'est pas la première fois que ça lui arrivait non plus. Tous les autoportraits nus qu'elle a publiés ont été signalés, même lorsqu’elle prenait le temps de censurer chaque image afin de ne pas enfreindre les normes communautaires de Facebook.
La photo retirée de Facebook [Photo : Trina Cary Photography]
L'image la plus récente la montrait nue, des épines sur la zone génitale, recouvrant sa poitrine à l'aide de ses mains.
« J'ai assombri la partie inférieure afin de ne rien dévoiler, même en zoomant sur son téléphone », a confié Trina.
« J'adorais cette photo. Je m'y sentais comme moi-même. Belle et forte. J'étais vraiment heureuse d'avoir obtenu une belle photo de ma session d'autoportraits et j'avais hâte de la partager avec tous mes followers ».
Elle a donc eu une sorte de déclic lorsque la photo a été retirée. Trina a décidé de faire bouger les choses, lassée de voir des images sexuelles et coquines partagées sur les réseaux sociaux sans le moindre problème alors que ses plans artistiques étaient retirés de la toile.
Elle a donc lancé un appel sur Facebook afin d'inviter des femmes à la rejoindre pour une séance photos « nue » et a été bouleversée en constatant que 30 femmes courageuses avaient décidé de répondre à l'appel. Les participantes se sont mises à nu, en recouvrant leurs parties intimes à l'aide de ruban adhésif « censuré ». Et le résultat est tout simplement incroyable.
Les femmes ont confié s'être senties libérées lors de la séance [Photos : Trina Cary Photography]
La séance dénonce parfaitement la censure souvent injuste des réseaux sociaux mais Trina souhaitait également donner aux femmes les outils nécessaires pour qu'elles acceptent davantage leur corps, leurs imperfections…
« Cette séance ressemble peut-être à une simple manifestation contre Facebook mais il s'agit de bien plus que ça », a confié Trina à Yahoo Style. « Il s'agit d'une manifestation contre la société qui considère que les femmes doivent respecter certaines tailles et formes, que nos corps sont uniquement des outils sexuels, que nous ne pouvons pas les aimer et les montrer à notre guise, que nous devons enfiler des vêtements amples et avoir honte si la société considère que nous ne sommes pas parfaites, que les régimes et l'anorexie sont les solutions idéales pour obtenir le corps parfait ».
Trina a évoqué cette séance sur son site internet, expliquant qu'elle avait trouvé l'expérience valorisante et libératrice, tout comme les autres femmes qui ont participé au projet.
« J'ai participé à un projet vraiment incroyable ce weekend », a confié une des participantes. « On nous dit souvent que nos corps sont sales, doivent être cachés ou encore que quelque chose cloche si nous ne respectons pas certains standards. Il s'agit simplement de s'assumer et de s'aimer et de ne pas se taire quand on tente de nous censurer ».
Une autre a confié avoir vraiment pris confiance en elle en dépassant ses peurs et en osant poser nue.
« Je ne regardais pas autour de moi pour juger les autres, j'avais l'impression que nous étions toutes égales pour une fois », a-t-elle confié. « Je ne me suis jamais sentie aussi libre. Cette séance m'a rappelé d'aimer mon corps, de m'aimer moi-même à tous les niveaux. J'ai repris confiance en moi ».
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Le message de la séance photos était double pour Trina. Elle souhaitait dénoncer Facebook et les personnes qui avaient signalé ses photos, tout en encourageant les femmes à affronter leurs insécurités et à être fières de leur corps.
« En fin de compte, je me bats contre l'idée que Facebook censure l'amour de soi », a-t-elle confié. « Je respecte leurs consignes, je ne publie ni tétons ni organes génitaux. Je publie simplement de la peau et cela ne devrait pas être choquant ».
« Ma passion consiste à aider les autres à grandir et à s'aimer, je souhaite vivre dans un monde où les gens s'aident mutuellement au lieu de se rabaisser ».
