Chagall, un peintre sans frontières

Moïshe Zakharovitch Shagalov naît le 7 juillet1887 près de Vitebsk, une ville de l’empire russe (aujourd’hui en Biélorussie), au sein d’une famille juive très pieuse. Sa mère tient une épicerie, son père est ouvrier. Le jour de sa naissance, un incendie éclate dans ce ghetto de maisons en bois. Il évoquera cet incident en 1913 dans le tableau La Maison brûle.

Élève à l’Académie impériale des arts de Saint-Pétersbourg, Moïshe est attiré par le bouillonnement artistique parisien. En échange de deux toiles, un mécène finance son voyage, en 1911. A Montmartre, puis à la Ruche de Vaugirard, il fréquente Amedeo Modigliani, Fernand Léger, Blaise Cendrars et Max Jacob. C’est là qu’il prend le nom de Marc Chagall.

En 1914, l’artiste quitte la France. Guillaume Apollinaire lui a préparé un cadeau de départ : le peintre réalise son premier accrochage personnel en Allemagne, dans les locaux de la revue berlinoise Der Sturm (L’Orage), où Apollinaire publie ses poèmes. Ils ne se reverront jamais.

De retour en Russie au début de la Grande Guerre, il assiste à la chute du tsar et s’engage aux côtés des révolutionnaires, pour diffuser l’art dans toute la population. Des positions politiques qui l’obligent à quitter Vitebsk et la direction de l’école des beaux-arts locale. Il s’installe à Moscou, la nouvelle capitale, en 1920, où il peint les décors du Théâtre d’art juif, aujourd’hui conservés à la galerie Tretiakov.

Revenu à Paris, Chagall travaille dans la sérénité jusqu’à ce que l’antisémitisme (...)

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