La chambre : des psychanalystes décodent ce lieu de l'intime

Un homme et une femme sur un lit.

« L'intime, de la chambre aux réseaux sociaux », passionnante exposition au musée des Arts décoratifs, revient sur l'histoire du cocon de la maison à travers 470 œuvres. Un prétexte idéal pour se demander si notre chambre, l'endroit le plus privé de nos habitations n'abriterait pas aussi la pièce maîtresse de la psychanalyse : l'inconscient…

La chambre telle qu'on la conçoit date de l'invention du couloir, vers la fin du XVIIIe siècle. C'est donc relativement récent. Jusqu'alors toutes les pièces étaient en enfilade, et la chambre était un simple lit à baldaquin que l'on fermait avec des rideaux. « Aujourd'hui, l'entrée de la maison, tout le monde peut y accéder. Le salon, lui, est réservé aux amis. Mais quand on pénètre dans la chambre, c'est que l'on fait partie de la famille ou que l'on est quelqu'un de très proche. Bien sûr, c'est aussi là où la vie sexuelle se déroule habituellement », rappelle Patrick Avrane*, psychanalyste et auteur. « Une chambre à soi », oui, bien sûr, comme le revendiquait l'écrivaine Virginia Woolf dans son essai féministe paru en 1929, A Room of One's Own, mais il semblerait que si ce lieu possède un statut particulier, c'est parce qu'une chambre, c'est soi. Nous voilà dans de beaux draps ! On ne s'en doute pas forcément quand on va se coucher ou bouquiner sur son lit…

Mon intérieur et moi intérieur

Bien plus qu'un espace où l'on se contenterait simplement de dormir, elle représente un sas permettant de se connecter à ses pensées les plus privées, les plus profondes. Normal, puisque c'est le lieu du sommeil, donc du rêve, qui est l'expression absolue de l'inconscient. Pour le psychiatre et psychanalyste Alberto Eiguer**, « la chambre est bel et bien l'antichambre de l'inconscient, dans le sens où c'est un endroit où l'on peut...

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