Charlotte Le Bon : « Je ne pouvais pas dire non à Niki de Saint Phalle »
L'actrice ne joue pas : elle « est » tout simplement Niki, dans le premier film réalisé par Céline Sallette, sur la plasticienne Niki de Saint Phalle. Au point que lorsqu'on lui parle, on a l'impression troublante de se retrouver face à la créatrice des célèbres Nanas, au parcours aussi prolifique que tourmenté. Mais, au-delà de sa performance de comédienne et de sa ressemblance physique avec l'artiste, Charlotte Le Bon nous convainc par sa drôlerie, sa pertinence, sa spontanéité...
On a dû vous le dire au Festival de Cannes, où Niki était montré à un certain regard, mais vous y êtes exceptionnelle...
Je ne prends rien pour acquis, aussi tous les compliments me flattent-ils sincèrement. Quand Céline m'a proposé le rôle, j'étais arrivée à un moment où le jeu m'ennuyait un peu, les personnages ne m'excitaient pas. Je ne fais pas partie des actrices qui ont un besoin absolu de jouer, j'ai suffisamment d'activités dans ma vie pour m'épanouir autrement. Alors, si je ne tourne pas, ce n'est pas grave, j'ai mes propres projets : ma peinture, mes dessins, et la réalisation désormais. Or je ne pouvais pas dire non à Niki. De telles propositions n'arrivent qu'une fois. Si ce n'est le rôle de ma vie, c'est celui de ma carrière, pour l'instant. C'est la partition la plus complexe, la plus dense et la plus belle que j'ai eue. Pour moi, Niki de Saint Phalle est un génie, mais je suis vendue à Niki, j'aime tout chez elle !
Comment vous êtes-vous préparée ?
Je me suis énormément nourrie en amont, je l'écoutais en boucle et j'ai lu. Céline voulait un travail au niveau de la voix. Au début, cela me faisait peur, mais finalement on a trouvé cet accent entre l'Amérique et la France, une espèce de musicalité propre à elle et qui me faisait penser aux intonations de mon beau-père anglophone, qui m'a élevée et qui a appris à parler français. J'ai regardé des vidéos de Niki pour voir comment elle bougeait, j'ai...
