Claire Choisne, directrice artistique de Boucheron : «Ma liberté de créer est une révolution douce»

À la tête de la direction ar tistique de Boucheron, Claire Choisne a choisi de mettre l’audace au centre de son travail. « Ailleurs », la dernière collection du joaillier, en est la magistrale quintessence.

« Au départ, je n’aimais pas vraiment les bijoux. » Claire Choisne, directrice artistique de Boucheron , ne mâche pas ses mots. Depuis dix ans qu’elle élabore les collections de cette maison fondée en 1858 à Paris, Choisne a fait de l’innovation la pierre angulaire de son labeur. « L’esprit frondeur manquait à la haute joaillerie, observe-t-elle. Boucheron n’avait aucune obligation d’être classique et traditionnel. » D’autant moins que cette maison jouit d’une place à part. Dès son installation place Vendôme, Frédéric Boucheron séduit une clientèle de courtisanes parisiennes et d’industriels américains en concevant des bijoux détonnants, collier en forme de point d’interrogation, diamants gravés de fleurs ou de blason… « Il osait associer du cristal de roche à des joyaux, inventant une écriture joaillière. »

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Pour Claire Choisne, cette plongée dans le passé prend la couleur d’un blanc-seing contemporain. À la Biennale des antiquaires de Paris en 2012, elle frappe les esprits avec le collier Lierre en pavés de diamants bruts. Aujourd’hui, dans son cabinet de curiosités, un boléro en or côtoie des bagues en pétales de fleurs naturalisés, un collier Ricochet, conçu à partir des fractales de Mandelbrot, jouxte une écharpe Nuage. Ces bijoux, souvent poétiques, laissent perplexes les gardiens du temple de la haute joaillerie parisienne. « Parfois il serait plus simple de faire de la haute joaillerie en mettant des diamants partout, admet la créatrice. La liberté de créer que m’offre Boucheron s’apparente à une révolution douce. Certaines matières naturelles sont plus humbles mais permettent d’ouvrir le spectre de la beauté. »

Celle dégagée par la collection « Ailleurs(...)


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