Comment partager le quotidien d'un sex addict ?

On parle de plus en plus des addictions et la sexualité addictive est un concept assez nouveau. Pourtant, ce comportement a toujours existé. Néanmoins, il est en nette augmentation. Cela étant dit, c’est une notion assez subjective. Car contrairement à bien d’autres addictions comme le tabac, l’alcool et bien sûr la drogue, l’abus de sexe n’a pas d’effets néfastes sur notre santé. En revanche, l’addiction peut nuire à la relation affective ou encore faire souffrir celui qui est devenu addict.

Crédits : Getty
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A priori, elle concerne plus les hommes, on pense aussitôt à Berlusconi, DSK, Clinton, et bien d’autres … Mais les femmes peuvent aussi en souffrir. Le mot est lâché, en ce qui concerne le sexe, on parlera d’addiction particulièrement quand il y a souffrance.

“Il se sert du sexe pour s’apaiser”

Le sex-addict a besoin de sexe ou plus exactement, il se sert du sexe pour s’apaiser. D’où souvent une addiction à la masturbation mais parfois aussi à la prostitution. Chez les femmes, on constate parfois des rapports multiples, soit avec le même partenaire mais plutôt avec plusieurs hommes. Quoiqu’il en soit, l’orgasme provoque un sentiment de bien- être, qui disparait aussitôt. Ce qui provoque un sentiment de manque qui entraine le besoin de recommencer rapidement.

Après quelques mois de vie commune, la réalité apparaît

Généralement, c’est souvent le ou la partenaire considérant que la sexualité est un échange réciproque harmonieux qui repère ce comportement. Seulement, dans la plupart des cas, comme le sex addict cache son intérêt majeur pour le sexe, ce n’est qu’après quelques mois de vie commune que la réalité apparaît.

Il faut alors une mise au point sérieuse mais éviter la critique ou l’accusation directe. L’addiction est une maladie et comme toute maladie, le patient n’est pas tout à fait responsable. Il a besoin de soins adaptés à sa pathologie pour guérir.

Si ce dernier est conscient de son addiction, il acceptera plus facilement de se faire aider. Malheureusement ce n’est pas si évident. Souvent un sentiment de honte provoque des résistances.

Une relation avec une personne addict est toujours difficile à vivre. La drogue, l’alcool, le sexe sont comme une tiers personne qui s’infiltre dans le couple.

L’addict serait en quelque sorte l’infidèle tandis que l’autre se sent rejeté. Les deux partenaires doivent comprendre ce qui se joue pour dépasser ensemble cette épreuve. Ce n’est possible qu’à partir du moment où ils savent se retrouver dans une intimité tendre et amoureuse. Leur sexualité en général a pâti de la situation actuelle et la solution ne passe pas par elle. En revanche, elle pourra redevenir harmonieuse quand l’addict sera guéri et que chacun aura compris la souffrance de part et d’autre.

Brigitte Lahaie