Confort nomade

Bienvenue dans l’ère du post-streetwear avec ces looks matelassés aux accents d’odyssée moderne.

Après des années marquées par les influences de la rue, une silhouette de baroudeur en souliers à crampons et doudoune gonflée a le vent en poupe. C’est Felipe Oliveira Baptista, avec sa première collection pour la maison Kenzo, baptisée «Going Places», qui donne le ton. Il revisite les volumes kimonos et l’esprit voyageur, deux inspirations chères au fondateur de la marque et qui ne sont pas sans rappeler la fin des années 1980 et les photographies de mode les plus iconiques du Suisse Hans Feurer. Manipulant matières techniques pour ses parkas, il dessine des allures cocons tout à la fois protectrices et urbaines pour ceux qu’il appelle les «promeneurs du monde», dans une palette de tonalités poétiques, entre terre de Sienne, vert mousse et camel.

Chez Longchamp, on retrouve les manteaux capitonnés aux carrures imposantes. Un exercice de style qui évoque les expérimentations des «six d’Anvers». Un groupe de designers belges débarqués à Paris à la fin des années 1980 et dont a fait partie Martin Margiela. On pense aussi à la collection «Etat d’urgence» de Jean-Charles de Castelbajac. Son défilé hiver 1999-2000 avait eu lieu dans une station de métro, les mannequins arborant des casques de soldats en feutre et un vestiaire composé de doudounes façon duvets et autres robes-couvertures. A la même époque, Yohji Yamamoto et Rei Kawakubo bousculent la mode parisienne avec des jeux de structures et de superpositions complexes. Une influence durable entre Orient et Occident et des récits de périples qui réveillent nos âmes d’exploratrices en herbe.

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