Connaissez-vous le syndrome de Cotard ?
Le syndrome de Cotard a été décrit pour la première fois en 1880, par le neurologue français Jules Cotard. Parfois surnommé « syndrome du mort-vivant », ce trouble psychiatrique se caractérise par des idées délirantes particulièrement impressionnantes : les personnes concernées se croient mortes, dépourvues d’organes internes, ou même privées de leur sang. Comment expliquer cela ? Et surtout, comment prendre en charge ce délire ? Réponses du Dr Mathieu Lacambre, psychiatre responsable de la filière Psychiatrie Légale au CHU de Montpellier.
Définition : qu’est-ce que le syndrome de Cotard ?
Le syndrome de Cotard est un trouble psychiatrique rare caractérisé par des croyances délirantes nihilistes. Les personnes concernées sont convaincues d’être mortes, de ne plus exister ou d’avoir perdu des parties de leur corps, comme des organes internes ou du sang - allant jusqu’à se considérer comme des cadavres. « C’est une forme de mélancolie délirante que l’on retrouve généralement dans les phases dépressives du trouble bipolaire », indique le Dr Lacambre.
Et de préciser : « Ces idées délirantes peuvent s’accompagner généralement de symptômes dépressifs sévères, d’anxiété et d’une profonde apathie. Les personnes concernées peuvent négliger leur hygiène personnelle et leur santé, pensant qu’elles n’ont pas besoin de prendre soin d’un corps qui, selon elles, n’existe pas. Certaines refusent de manger, d’autres de boire, ou même de dormir, et ressentent un détachement...