En Corée du Sud, des parents s'enferment dans des cellules pour comprendre leurs ados

| Sunrise King via Unsplash
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Ce n'est pas une prison, mais ça y ressemble tout de même beaucoup. Dans le bâtiment de la Happiness Factory, les pièces sont exiguës, minimalistes et ne communiquent pas entre elles; le seul contact avec le monde extérieur est permis par une trappe permettant de recevoir des plateaux-repas. Les téléphones n'y sont pas autorisés, pas plus que les ordinateurs portables. En revanche, les «détenus» n'en sont pas, puisqu'ils sont là de leur plein gré.

Les adultes qui se rendent dans ce lieu chapeauté par deux ONG, la Korea Youth Foundation et le Blue Whale Recovery Centre, sont totalement partants pour se faire enfermer: on leur a vendu cette méthode comme un moyen de tenter de renouer avec les adolescents ou jeunes adultes avec lesquels ils vivent d'ordinaire, et avec lesquels ils ne parviennent plus à être en phase. Depuis avril, un programme d'une durée de treize semaines est proposé à ces parents désorientés, dont les rejetons ont choisi de se couper du monde plutôt que d'avoir à l'affronter.

En Corée du Sud, on estime que 5% des 19-34 ans vivraient actuellement dans un état d'isolement volontaire, comparable à celui des hikikomori, phénomène identifié depuis bien longtemps au Japon. Le programme proposé par les ONG vise à offrir aux parents des jeunes gens concernés des clés de compréhension afin de parvenir à renouer le dialogues avec leurs ados. Au menu, on trouve entre autres une expérience consistant à vivre reclus pendant trois jours complets afin de mieux se mettre à leur place.

Moral en berne

La BBC s'est intéressée à ce dispositif, qui semble porter ses fruits. Une fois passés par la case isolement, les parents coréens disent se sentir plus proches de leurs enfants. Mère d'un jeune homme de 24 ans qui vit reclus depuis trois années alors qu'il était promis à une belle carrière universitaire, une femme interrogée résume: «Je me demande ce que j'ai fait de mal,…

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