Corinne Masiero humiliée et traumatisée par une prof de danse : "C’est terrible de dire ça à une môme"
Ce vendredi 9 décembre 2022, "Capitaine Marleau" est de retour sur France 2. Voilà plusieurs années maintenant que la série policière rencontre un large succès auprès du public, très certainement grâce au talent de Corinne Masiero. L’actrice aux mille et un contours dénote dans un paysage médiatique souvent bien trop lisse, et garde en elle de nombreux traumatismes, comme un rêve brisé brutalement par les mots douloureux d’une professeure de danse.
Corinne Masiero bouscule les standards. Au fil des années, le public français s’était habitué aux discours de promo formel des acteurs, certains plus échaudés que d’autres à l’idée d’un lynchage médiatique dès lors qu’ils livreraient le fond de leur pensée. Corinne Masiero n’est pas de ceux-là. Ses convictions, elle les porte à bout de bras depuis le début de sa carrière, de sa vie. Originaire de Douai, dans le nord de la France, l’interprète de "Capitaine Marleau" ne fléchit jamais sous le coup de la bienséance. Un tempérament de feu qui s’est construit dans la douleur de souvenirs d’enfance traumatisants. Car avant de sombrer dans les drogues et la prostitution, Corinne Masiero a subi les assauts destructeurs d’une figure d’autorité, réduisant à néant son estime personnelle et ses rêves d’enfance.
Vidéo. La Minute de Corinne Masiero
"Elle m’a foutu la honte"
Issue d’une famille prolétaire, Corinne Masiero a vécu, de ses 8 à 18 ans, des agressions sexuelles. Déjà, son parcours fut sinueux. Et très jeune, elle se met à rêver pour tenter d’échapper à une douloureuse réalité. Elle se voit déjà danseuse classique, comme elle l’expliquait en 2021 à Daphné Roulier sur LCP : "J’ai commencé à l’époque des MJC, où il y avait de l’éducation populaire, de la vraie. Moi je voulais être danseuse classique." Si l’apprentissage de cette discipline est particulièrement difficile pour quiconque s’y frotte, Corinne Masiero, elle, en a tout de suite été dégoutée, à cause de sa professeure de l’époque : "Je suis malheureusement tombée sur une meuf qui, pour la faire courte, m’a dit : ’T’es trop grande’."
Des années après, la comédienne de 58 ans n’a rien oublié de ces cours de danse classique qui ont très vite viré à l’humiliation, renforçant sa sensation de ne pas être assez, au sein d’un monde hypernormé. "Cette prof m’a foutu la honte une fois, parce que je n’avais pas le costume. Il fallait des collants spéciaux, le tutu et les chaussons de telles couleurs. Un jour, elle m’a fait sortir du cours devant tout le monde, en me disant que je n’avais rien à foutre là, parce que je n’étais pas habillée comme tout le monde" se souvient-elle.
Au fil des cours, la jeune Corinne Masiero encaisse, avant de capituler, découragée : "Ce sont des blessures terribles. Surtout quand elle m’a dit que je ne serai jamais danseuse parce que j’étais trop grande. Peut-être que je n’étais pas douée non plus. Mais en tout cas, dire ça à une môme, c’est terrible."
Le théâtre, la révélation d’une vie
C’est le début d’un parcours chaotique pour Corinne Masiero. Accro à la drogue dès ses 13 ans, elle se confronte ensuite à la violence de la rue, et celle de la prostitution. Gamine très timide, réservée et peu sûre d’elle, elle s’essaye à la danse contemporaine et apprend le lâcher-prise. Mais en parallèle, ses démons la grignotent. Il faudra attendre sa 28ème année pour vivre LA révélation, lors d’un cours de théâtre. Le coup de coeur opère en "une vingtaine de minutes", Corinne Masiero le sait : c’est sur scène qu’elle se sent entière. "J’avais le droit d’être. Le droit d’exister, d’être écoutée. Non seulement j’avais le droit, mais on me demandait de le faire" confiait-elle à Daphné Roulier.
Vidéo. Corinne Masiero revient sur les violences sexuelles qu'elle a subies
C’est le début d’une passion dévorante qui la mène en quête de culture : "Je ne connaissais rien à rien. Je n’avais pas fait d’école. C’est en allant voir beaucoup de spectacles de toutes sortes que je me suis fait mon idée moi-même." Puis vient l’initiation au grand écran. Dans les petites salles obscures du coin, elle découvre les films de John Cassavetes, dont elle ne connaissait jusqu’alors pas l’existence : "Je ne savais pas qui c’était, je pensais que c’était un réalisateur contemporain qui vivait toujours !" Avec le temps, Corinne Masiero a mis ses échecs et bleus à l’âme au service de son métier d’actrice. La suite, c’est le succès.
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