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Coronavirus : non, le confinement n'interdit pas de sortir acheter des protections hygiéniques ou des tests de grossesse

Menstrual cup on blue background
© Getty Images

Avec le confinement, la situation est claire : les sorties de tous les citoyens doivent être limitées au maximum, et les courses doivent être consacrées à des produits de première nécessité. Mais qu'est-ce qu'un produit de première nécessité ? Plusieurs femmes se sont vu reprocher de sortir de chez elles pour acheter des tests de grossesses, ou encore des protections hygiéniques.

Parce que chacun doit faire sa part pour limiter la propagation du Coronavirus, le gouvernement français a pris une série de mesures. Les sorties sont à limiter dans la mesure du possible, et ne peuvent être effectuées que si elles ont lieu dans certains cadres. Les courses, notamment, ont été limitées. En application de l’article 3 du décret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, l'attestation de déplacement dérogatoire en parle dans les termes suivants : "Déplacements pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l’activité professionnelle et des achats de première nécessité dans des établissements dont les activités demeurent autorisées."

"Les clopes, c'est oui, mais un test de grossesse, c'est non ?"

Seulement voilà, plusieurs femmes se sont vu reprocher des sorties effectuées pour acquérir des produits typiquement féminins, et qui n'ont pas été considérés comme étant "de première nécessité" par les forces de l'ordre. C'est le cas de d'Anlya, qui a pris la parole il y a quelques jours sur Twitter, avec une interrogation : "Je suis tout à fait ok pour limiter au maximum nos circulations à l’extérieur et de nous contrôler pour qu’on les limite. Mais par contre que la police estime que chercher un test de grossesse à la pharmacie n’est pas un motif de santé nécessaire, ça me pose question là."

Dans les commentaires, de nombreuses femmes se sont insurgées. Le Gouvernement ayant déjà refusé d'étendre la durée d'accessibilité à l'IVG en période de confinement, il est essentiel pour les personnes ayant eu un rapport à risque de pouvoir déterminer le plus rapidement possible si elles sont enceintes ou non. Sur Twitter, plusieurs personnes font part de leur incompréhension : "On peut faire la queue 1h devant le bureau de tabac pour acheter des cigarettes, mais un test de grossesse n'est pas considéré comme un produit de première nécessité ?"

Selon un document du ministère de la Santé et des Services sociaux, "le suivi de grossesse est en effet essentiel et doit être maintenu". Ce qui implique donc les tests de grossesse, mais aussi la pilule contraceptive ou encore la contraception d'urgence. Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, l'a précisé dans un communiqué : la contraception d'urgence est disponible en pharmacie sans ordonnance, et la pilule contraceptive peut être délivrée, même avec une ordonnance périmée.

Quid des protections hygiéniques ?

Un autre cas de figure a été pointé du doigt par Twitter. Une internaute, sous le pseudonyme "Maurice Lafeuille", a raconté son histoire : "Je suis sortie acheter des serviettes hygiéniques et là un flic m'arrête et veut me verbaliser parce que c'est pas "vital" ?"

Encore une fois, la principale intéressée fait le parallèle avec les achats de cigarettes, qui sont eux considérés comme "normaux". C'est loin d'être la première fois que les protections hygiéniques sont considérées comme n'étant pas des produits de première nécessité. En France, elles ont même été considérées comme des produits "de luxe", et ont longtemps été taxées comme tel. Pourtant, ils représentent bel et bien un produit essentiel pour les personnes réglées.

D'ailleurs, en trouver en période de confinement n'est pas toujours chose facile : "J'ai fait trois supermarchés dans le nord de Paris", confirme Lily. Pas une boîte de tampons, pas une seule boîte de serviettes. Les gens ont fait des stocks, comme pour le papier toilette, et du coup, les autres femmes galèrent." Chez elle, elles sont quatre femmes à être réglées, à différentes périodes du mois. Or, leur stock ne suffira pas, et elles seront bientôt obligées d'en racheter.

Toutefois, si vous êtes concernée par la situation, pas de panique : il est tout à fait autorisé de sortir de chez soi pour acheter des protections hygiéniques. Une source policière, contactée par nos soins, le confirme : "Dans l'idéal, ces protections sont à acheter au moment de faire des courses, de façon à limiter les sorties. Mais évidemment, en cas "d'urgence", vous pouvez n'acheter que ça, car c'est bel et bien considéré comme un produit de première nécessité. Un policier serait bien mal avisé de vous reprocher un tel achat lors d'un contrôle. Mais dans l'idéal, prenez vos précautions : l'urgence reste de limiter au maximum les sorties."

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