Églantine Éméyé : ses combats, ses engagements

PARIS, FRANCE - 06/14/2016: Presenter Eglantine Emeye poses during a portrait session in Paris, France on 06/14/2016. (Photo by Eric Fougere/Corbis via Getty Images)

Choisie pour présenter la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, Églantine Éméyé est un visage bien connu des téléspectateurs de France Télévisions. Mère de deux enfants, elle a toujours été très honnête au sujet du handicap de son fils, qui a fait d'elle une femme engagée à tous les niveaux.

Ancienne mannequin, puis présentatrice météo sur Canal + avant de devenir animatrice télévision et comédienne, Églantine Éméyé a eu un parcours pour le moins impressionnant. D'autant plus quand on sait qu'elle partage son temps entre son métier, et des allers-retours dans le sud de la France, où vit son fils cadet. Car si l'animatrice vit en région parisienne pour pouvoir assurer son job, le jeune Samy, lui, réside dans un établissement spécialisé loin de sa maman. Il est malheureusement polyhandicapé, à la suite d'un AVC survenu lorsqu'il était bébé, et possède également des traits autistiques.

Vidéo. Pendant le confinement, Églantine Eméyé s'est confié sur la difficulté à être éloignée de son fils

Un fils avec des besoins particuliers

Alors qu'Églantine Éméyé se trouve au Japon pour les Jeux Olympiques, elle a donné quelques nouvelles de l'adolescent à nos confrères de Télé 7 Jours : "Il vit quasiment en colocation dans une petite structure. Avec beaucoup d’espace. Très bien accompagné, il a gagné en sérénité. Développer ce genre d’habitat inclusif est le défi important à relever pour les personnes autistes, et handicapées en général." Le jeune Samy, qui fêtera ses 16 ans dans quelques jours, a en effet besoin d'un encadrement qu'il ne peut pas avoir à domicile chez sa mère, ainsi qu'elle l'avait confié à France Dimanche : "Samy est un cas difficile, j'ai eu de la chance qu'ils acceptent de le prendre", évoque-t-elle au sujet de la nouvelle structure qui accueille son fils depuis quelques mois.

"Ce déménagement de l'hôpital où il était vers cette structure plus petite et bien mieux adaptée à ses besoins, avec une chambre rien que pour lui, lui réussit à merveille. Il est bien plus serein, il apprécie énormément ce nouvel endroit et papillonne beaucoup. Malheureusement, c'est toujours un peu loin, dans le sud de la France." Et si à l'heure actuelle elle préfère faire des allers-retours, elle a conscience que la situation ne pourra pas durer éternellement : "Je cours partout ! Ça me plaît, mais un jour je pense que je vais arrêter et partir m'installer dans le Sud avec Samy."

Un combat pour ne plus cacher les personnes en situation de handicap

Au même titre que Samuel Le Bihan, qui refuse de cacher l'autisme de sa fille et l'impact que cela a pu avoir sur sa vie de famille, Églantine Éméyé a fait du handicap de son fils une vraie force. Samy lui a donné envie de se battre, et sa situation l'a poussée à créer une association, Pas à pas Paris, finalement rebaptisée Un pas vers la vie en 2009. Cette dernière permet l'écoute des familles de personnes autistes. Par ailleurs, l'animatrice a également réalisé un documentaire de 52 minutes intitulé Mon fils, un si long combat, diffusé le 21 janvier 2014 sur France 5. Le tout avant de raconter son combat dans le livre Le voleur de brosses à dents, publié en 2015.

Covid oblige, elle a longtemps été tenue loin de son enfant, placé en quarantaine pour sa sécurité.

Au moment de célébrer leurs retrouvailles, elle a d'ailleurs pu constater que son petit garçon avait bien grandi. "Se rappeler qu’un enfant handicapé devient ado et sera un jour adulte (en témoignent les premiers poils de barbe et de moustache), et qu’il aura autant besoin de nos regards tendres, de notre soutien et d’être accepté dans notre société. Un homme presque comme un autre", avait-elle écrit sur les réseaux sociaux, en souvenir de ce moment, et toujours aussi décidée à faire changer les mentalités.

Elle a accueilli un réfugié chez elle

Puisque son fils adolescent ne peut vivre chez elle, Églantine Éméyé a décidé de faire une bonne action et offert un toit à un homme irakien qui a fui la guerre. "Ce n'est pas quelque chose que j'avais vraiment prévu. Mais, il y a trois-quatre ans, à l'époque où on ne parlait que de ça aux infos, ça a commencé à germer. Regarder tous ces gens qui souffraient, en étant bien au chaud dans notre canapé, ça a fini par créer un vrai malaise", a-t-elle confié à France Dimanche. "Et un matin, on a croisé une voisine qui, enceinte, avec déjà un enfant et son mari travaillant à l'étranger, nous a dit que ce n'était plus possible, qu'il fallait faire quelque chose et qu'elle avait contacté une association dans le but d'accueillir quelqu'un… Autant vous dire qu'on s'est senti un peu minable ! Du coup, conseil de famille, on en a parlé sérieusement tous les quatre [avec son fils aîné Marco, ainsi que Richard, son compagnon, et sa fille Marie, ndlr] et on a pris la décision de faire de même. On a alors accueilli Mohammed et vécu une sacrée aventure, qui a duré cinq mois."

Ce dernier est très vite devenu un membre à part entière de la petite famille. "Au début, évidemment, on tâtonnait, sans compter que ce n'est pas forcément évident de devoir soudainement partager son intimité avec un étranger. Mais on y a tous mis plein de bonne volonté et, finalement, ça a été une belle aventure." Cet homme, Mohammed, lui a d'ailleurs inspiré son dernier livre, Tous tes mots dans ma tête, dans lequel elle imagine un dialogue entre le réfugié et son fils handicapé. "Il attend désespérément d'en trouver une version irakienne. Pour l'heure, il tente de déchiffrer un peu avec des traductions sur Internet. Malgré tout, il a quand même compris ce que j'avais fait et en a été très ému."

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