Enlèvement d'Olivier Dubois : l'armée française aurait utilisé le journaliste comme appât
Enlevé par des djihadistes au Mali en avril 2021, le journaliste Olivier Dubois a passé 711 jours en captivité. Une enquête révèle aujourd’hui que l’armée française s’est servie de lui comme appât, sans empêcher son enlèvement.
Les militaires de l’opération Barkhane ont-ils sciemment laissé Olivier Dubois se jeter dans un piège ? C’est ce qu’affirme une enquête menée par plusieurs médias français dont Le Monde, RFI et TV5MONDE.
Le 8 avril 2021, Olivier Dubois se rend à Gao, dans le nord du Mali, pour rencontrer Abdallah Ag Albakaye, un des chefs du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la filiale d’Al-Qaida au Sahel.
Cet entretien doit se dérouler dans le plus grand secret mais à l’insu d’Olivier Dubois, l’armée française a été mise au courant de ses moindres faits et gestes par son fixeur, un homme de terrain chargé de faciliter le lien entre le journaliste et ses sources.
Seulement voilà : le fixeur d’Olivier Dubois travaille aussi pour l’armée. Depuis des mois, il fournit des informations sur le journaliste aux militaires de l’opération Barkhane, qui traquent eux aussi le chef du GSIM. Les militaires n’ont qu’un objectif : profiter de la rencontre entre Olivier Dubois et les djihadistes pour arrêter Abdallah Ag Albakaye et ses complices. Ils promettent 400 000 francs CFA au fixeur pour qu’il s’assure que l’entretien ait bien lieu.
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Laisser-faire
Mais le jour de la rencontre, l’armée française décide finalement d’annuler l’opération coup de filet qu’elle préparait. Au cours d’une réunion à laquelle participe un colonel de l’opération...
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