Fatima Benomar : « Brandir l’argument du devoir conjugal, c’est entrer dans la logique de la culture du viol »

« Brandir l’argument du devoir conjugal, c’est entrer dans la logique de la culture du viol »

La justice européenne a condamné la France, ce jeudi 23 janvier, pour avoir invoqué dans une procédure de divorce la notion archaïque de « devoir conjugal ». Pour ELLE, la militante féministe Fatima Benomar livre sa réflexion sur cette aberration juridique à rebours des évolutions sociétales.

Le « devoir conjugal », un concept révolu ? Pas pour la justice française. Alors qu’on pensait cette notion dépassée, le droit français continue de la réanimer dans certains cas de divorce. C’est le scénario surprenant auquel a dû faire face une femme de 69 ans, dont l’histoire a récemment fait le tour des médias. La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a tranché ce jeudi 23 janvier en sa faveur après un combat judiciaire de plusieurs années. Cette femme, accusée par son mari d'avoir cessé d'avoir des relations sexuelles avec lui, s'est vue jugée « fautive » en cas de divorce. Après avoir bataillé pour ses droits, elle a obtenu gain de cause, la CEDH ayant a invalidé la décision du tribunal français, qui avait prononcé le divorce aux torts exclusifs de l'épouse.

Lire aussi >>  Divorce : existe-t-il un « devoir conjugal » en France ?

Dans son arrêt, la CEDH rappelle ainsi que « tout acte sexuel non consenti est constitutif d’une forme de violence sexuelle ». Pour ELLE, la militante féministe Fatima Benomar, revient sur cette aberration juridique et explique pourquoi cette affaire doit nous interroger collectivement sur notre conception du couple hétérosexuel.

ELLE. Qu’est-ce que la décision de la CEDH de jeudi implique sur la conception du mariage et des droits des femmes ? 

Fatima Benomar. - La justice européenne met en lumière une série d’archaïsmes qui persistent encore dans l’exécution judiciaire....

Lire la suite de l'article sur Elle.fr

A lire aussi