75% des femmes disent souffrir du syndrome de l’imposteur

75% des femmes disent souffrir du syndrome de l'imposteur. 50% des hommes se disent concernés. Sarah Zitouni, autrice du compte Instragram PowHer ta carrière et du livre "Tout vouloir, Tout avoir" (éd.Kiwi), explique comment ce syndrome l'a menée jusqu'au burn out.

C’est un syndrome qui n’épargne personne mais qui touche davantage les femmes. Ne pas se sentir à sa place, ne pas mériter, avoir une peur terrible d’échouer… Ce sentiment qui ronge s’appelle "le syndrome de l’imposteur". Dans son livre "Tout vouloir, Tout avoir" (éd.Kiwi), Sarah Zitouni, stratège et ingénieure dans un grand groupe automobile suédois, explique, entre autres, comment le reconnaître et surtout s’en défaire.

Les femmes davantage touchées

Sarah Zitouni s’appuie sur les chiffres relayés par les assises de la parité de KPMG, édition 2021, pour étayer la problématique du syndrome de l’imposteur. 75% des femmes se disent en être victimes contre 50% des hommes. Théorisé aux États-Unis dans les années 70 à la suite de questionnaires de performance dans des grandes entreprises, ce concept a démontré que de nombreuses femmes occupant des postes hauts placés pensaient en être arrivées là par chance et allaient être démasquées. Ces femmes évoluaient avec l’angoisse qu’on découvre qu’elles n’avaient pas les compétences requises.

Sarah Zitouni, stratège et ingénieure dans un grand groupe automobile, explique que ce sentiment l’a déjà mené jusqu’au burn out. À 21 ans, la jeune femme a travaillé jusqu’à s’en épuiser. "J’ai travaillé jusqu’à l’épuisement. Je ne ressentais plus aucune émotion. J’ai perdu 5 kilos. J’étais toujours dans cette peur d’être découverte…" Cette absence de confiance n’est pas intrinsèque aux femmes mais les concernent davantage.

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Pour Sarah Zitouni, c’est à l’éducation genrée qu’il faut imputer la faute : "On dit aux petites filles très souvent de faire attention… Donc on travaille cette culture d’éviter l’échec, d’éviter les déconvenues et d’éviter le risque. On leur dit que c’est important d’être sage, d’être belle,… On valorise des qualités très passives".

Des "valeurs" qui ne sont pas inculquées aux jeunes garçons qui sont eux valorisés par des compliments actifs. "Ces différences font que les femmes ne savent plus comment prendre des risques."

Dans son ouvrage "Tout vouloir tout avoir", l’autrice du compte Instagram PowHer ta carrière pointe également le milieu comme facteur d’aggravation. "Evidemment, s’il s’avère qu’en plus, tu viens d’un milieu modeste comme moi, et que donc tu as fait un saut de classe sociale ou que tu es racisée par exemple, tu as d’autant plus de chances de ressentir ce syndrome de l’imposteur.

Lister ses accomplissements

Comment atténuer ce sentiment, qui dans les formes les plus graves, peut se révéler être le plus grand saboteur de la carrière des femmes ?

Sarah Zitouni conseille de lister "toutes les réussites" et de se traiter "en ami". L'indulgence, arme de bataille en entreprise ?

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