Gaspillage alimentaire : qu'est-ce que le glanage et où est-il autorisé ?

Le sujet inspire les artistes français depuis, au moins, le Moyen-âge : des écrivains, comme Balzac dans Les Paysans, des peintres, comme Jean-François Millet, qui a immortalisé ses trois Glaneuses sous un ciel gris, courbées sous la tâche, ou, plus récemment, Agnès Varda, qui lui a consacré un documentaire formidable en 2000, Les glaneurs et la glaneuse. Pendant près d’une heure et demie, la cinéaste se demande ce qui demeure en France, à l’aube du XXIe siècle, de cette pratique ancestrale, consistant à ramasser après la moisson ce qui n’a pas été récolté. Avec l’urbanisation, le terme s’est étendu aux villes. On glane aujourd’hui à la fin des marchés, voire dans les poubelles des grandes surfaces ou des restaurants. Avec l’inflation, mais également la nécessaire lutte contre le gaspillage, le glanage est en passe de devenir une louable habitude. Mais qu’en dit la loi ?

D’abord cette définition en creux, en 2017, dans une réponse du gouvernement à la question du député de la Somme, où il est très répandu, sur "le glanage de pommes de terre et autres légumes" : tout à fait légal, il se distingue, lui rétorque-t-on, du "maraudage (vol des fruits et légumes cultivés quand ils ne sont pas détachés du sol), [du] grappillage (récupération après récolte de ce qui reste sur les arbres fruitiers ou les ceps de vigne et qui pourrait constituer une deuxième récolte) et [du] râtelage (utilisation d'outils comme le râteau pour récolter)". Plus précisément, le glanage, "qui ne peut s'exercer (...)

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