« How to Save a Dead Friend » : la génération No Future de Vladimir Poutine

Marusya Syroechkovskaya a quitté la Russie et vit en exil, entre les villes de Vienne et Tel-Aviv.  - Credit:DR
Marusya Syroechkovskaya a quitté la Russie et vit en exil, entre les villes de Vienne et Tel-Aviv. - Credit:DR

How to Save a Dead Friend a le charme percutant de ces documentaires qui mêlent l'intime et le politique. Il est à la fois un hommage posthume de la réalisatrice, Marusya Syroechkovskaya, à Kimi, son amant mort en 2016, et une violente critique de la Russie de Vladimir Poutine.

Présenté en 2022 à l'Acid Cannes et en salle ce 28 juin, le film s'ouvre sur un plan d'immeubles maussades de la périphérie de Moscou et se poursuit par une scène d'enterrement. Celui de Kimi, l'ancien petit ami de la cinéaste. Marusya Syroechkovskaya donne le ton et glisse ce commentaire lapidaire : « Il y en a qui disent que la Russie est pour les Russes. C'est quoi cette connerie ? Tout le monde sait que la Russie est un pays de dépressifs. »

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Sur la chaîne d'État diffusée par le poste de télévision installé dans son appartement, les autorités annoncent fièrement avoir planté un drapeau dans les fonds marins du pôle Nord. Des images surréalistes, comme celles de Dmitri Medvedev et de Vladimir Poutine s'échangeant à tour de rôle le pouvoir, l'un devenant chef de gouvernement et l'autre chef d'État. Pour surmonter leurs démons, les jeunes amis que Marusya Syroechkovskaya filme depuis qu'elle a 16 ans s'adonnent à toutes les drogues. Elle-même se came, avant que les overdoses qui se multiplient dans son entourage ne la poussent à s'en sortir.

« J'ai vécu la plupart de ma vie sous Poutine », s'étonne la cinéaste de 34 ans [...] Lire la suite