Inégalités entre les femmes et les hommes au travail : il y a encore du boulot !

" Beaucoup de fantasmes restent à abattre ", avertit d’avance Julia Mery, déléguée au Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes. " On dit que les femmes s'autocensurent, qu'elles ne demandent pas assez. Mais, aucune étude ne le confirme. D’autres facteurs structurent les inégalités. " Rachel Silvera les connaît bien. Depuis 40 ans, cette économiste co-directrice du réseau de recherche MAGE (Marché du travail et genre) se penche sur le sujet. Si elle constate une prise de conscience collective avec le vote de " plus dix lois et textes qui interdisent la discrimination salariale ", elle s'empresse d'ajouter que " sujet complexe ne se réduit pas à un écart de salaire à poste égal. Sinon, on en aurait fini en partie ".

Dans le viseur de Rachel Silvera, la faible part des métiers mixtes : seulement 17%. " Comme par hasard, les professions à dominance féminine sont globalement moins payées et moins qualifiées. Cela me choque que, encore aujourd’hui, les métiers les plus utiles socialement – à l'hôpital, à la petite enfance, auprès des personnes en situation de handicap ou en perte d'autonomie – soient, pour la plupart, ultra-féminisés, moins reconnus et moins rémunérés." Des branches professionnelles qui, en plus, offrent peu d’échelons hiérarchiques, donc peu d’opportunités d’augmenter son salaire.

Prendre soin des autres serait ancré dans l’adn des femmes. Considérée comme " naturelle ", cette compétence aurait donc moins de valeur que des compétences techniques. " Alors (...)

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