Inoxtag : le docu « Kaizen » en haut de l’Everest est « une catastrophe » pour l’alpiniste Pascal Tournaire

Inoxtag : le documentaire « Kaizen » sur son ascension de l’Everest est « une catastrophe » pour l’alpiniste  Pascal Tournaire
Capture Inoxtag Inoxtag : le documentaire « Kaizen » sur son ascension de l’Everest est « une catastrophe » pour l’alpiniste Pascal Tournaire

INOXTAG - Alors que les fans d’Inoxtag attendaient avec impatience la sortie de son documentaire sur son ascension de l’Everest, d’autres l’attendaient au tournant, avec beaucoup plus de scepticisme. C’est le cas de l’alpiniste Pascal Tournaire qui a pu voir Kaizen : un an pour gravir l’Everest en avant-première vendredi 13 septembre, invité par Mathis Dumas, le guide du youtubeur.

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Auprès de l’Équipe, celui qui a gravi l’Everest en 1990 souligne que dès l’annonce du projet du jeune homme de 22 ans, il avait estimé l’idée « sans intérêt » et prévu que le documentaire serait une « catastrophe ». Et après visionnage, l’alpiniste a été visiblement conforté dans ses positions.

« Après avoir vu le film, je n’ai absolument pas changé d’avis. Inoxtag a du talent, du charisme, il ne triche pas mais il faut rappeler qu’un gamin et une gamine de 14 ans, un papy japonais de 83 ans ont aussi réussi à monter là-haut », appuie-t-il.

« C’est comme faire le Tour de France avec un vélo électrique »

Pour lui, le challenge est accessible « à n’importe quelle personne en bonne santé qui se botte un peu les fesses », pour peu qu’on s’en donne les moyens. « Là, je ne vois pas où est l’exploit. Et puis c’est très égocentré. Les trois quarts du film, c’est : ''Regardez mon nombril'', ça ne va pas plus loin. », assène-t-il.

Aussi, toujours selon le photographe de montagne, le véritable exploit aurait été de réaliser la montée sans l’aide d’oxygène. « Lors de mon ascension, j’avais passé cinq nuits à 8 000 m sans oxygène, j’avais trouvé ça extraordinaire. Avec l’oxygène, au débit max, au sommet de l’Everest, c’est comme si vous n’étiez qu’à 6 000 m… »

Et d’ajouter pour enfoncer le clou : « Benjamin Vedrines (alpiniste français) le dit : ''Aujourd’hui, gravir l’Everest avec de l’oxygène, c’est comme faire le Tour de France avec un vélo électrique.'' »

Inoxtag dénonce la surfréquentation, « c’est schizophrène »

Mais pour Pascal Tournaire, la vraie catastrophe, c’est l’impact que risque d’avoir le documentaire sur le surtourisme. Il craint qu’Inoxtag, qui compte près de 8 millions d’abonnés sur YouTube, 5,9 millions sur TikTok et 5,2 millions sur Instagram, ne fasse de cette fameuse ascension une mode.

« L’Everest, c’est le Mont Saint-Michel à 8 800 m, Inoxtag dénonce bien cette surfréquentation mais il y participe aussi, c’est schizophrène. Son film ne va faire que développer cet engouement stupide. »

En mars dernier, Kanchha Sherpa, qui a fait partie de la première équipe d’alpiniste à avoir gravi l’Everest, a alerté sur la pollution de l’Everest et proposé de « réduire le nombre d’alpinistes » lors d’une interview repérée par The Guardian. « L’Everest est très sale désormais. Les gens jettent des boîtes et des emballages après avoir mangé. Mais qui va les récupérer ? », interrogeait-il alors.

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