INTERVIEW - Tatiana de Rosnay : "La boulimie et l'anorexie ont dévasté 25 ans de ma vie"

Quand Candice s’accroupit sur la chaussée au pied d’une femme qui vient d’être renversée sous ses yeux, elle ne peut se douter que toute sa vie à elle aussi va chavirer. Mais chut, n'en disons pas plus, au risque de divulgâcher l'intrigue de Nous irons mieux demain, le formidable nouveau roman de Tatiana de Rosnay, à paraître aux éditions Robert le 15 septembre 2022 (360 p., 21,90€). Si vous avez lu Elle s'appelait Sarah, La mémoire des murs ou encore Les fleurs de l'ombre, vous le savez : Tatiana de Rosnay a l’art de faire planer une tension dingue dans ses romans. Vous verrez, vous ne ferez qu'une bouchée de celui-là. Car Tatiana de Rosnay réussit à y faire cohabiter étrangeté et intimité. Elle parvient à créer le malaise au cœur de la douceur et à inoculer au lecteur une peur qui grandit à mesure que se développe la relation entre ses deux héroïnes que tout oppose. Il émane une grande force de ce roman qui ose s’attaquer avec délicatesse au tabou de la boulimie. On adore ses personnages qui réussissent à tenir debout malgré leurs fêlures. On a voulu savoir comment ils étaient nés. Tatiana de Rosnay nous l'a raconté lors d'une discussion à coeur ouvert. Qui nous a autant marquées que son livre.

Femme Actuelle: Quelle est la genèse de votre dix-huitième livre ?

Tatiana de Rosnay: Il est né dans le cœur noir du premier confinement. De l’envie de parler d’une emprise.

On peut même dire d’une double emprise !

T. de R.: Oui. Une emprise à la fois intérieure et extérieure. Ingénieure (...)

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