« J'ai fait don de mes cheveux à un programme pendant 18 ans, mais je n'avais jamais envisagé en devenir un jour bénéficiaire ».

Yahoo revient sur des expériences personnelles sous la forme de lettres ouvertes dans le cadre d'une série d'histoires.

Photo : Stocksy

J'avais des cheveux longs, ondulés châtain-roux à l'époque. Je les faisais pousser et couper et j'ai ainsi fait plus de 10 dons en l'espace de 18 ans (plus récemment au programme Pantene Beautiful Lengths qui crée des perruques pour les femmes qui perdent leurs cheveux des suites d'un cancer).

Je n'avais jamais imaginé avoir besoin de recevoir une telle perruque moi-même au cours de ces nombreuses années de dons.

On m'a informé que je souffrais d'un cancer des ovaires en avril dernier alors que j'étais âgée de 53 ans.

Le cancer n'est pas nouveau dans ma vie. Il en fait même partie depuis des années. J'ai perdu ma mère en 2013 des suites d'un cancer du pancréas et une cousine en 2010 des suites d'un cancer du sein. J'ai également perdu de nombreux oncles et tantes à cause de diverses formes de cancer ces 20 dernières années.

Cela ne m'a pas empêché d'être totalement surprise en découvrant mon diagnostic, assise au service des urgences de l'hôpital où je travaille. J'ai ressenti une sensation de vide absolu.

Il s'agissait de mon lieu de travail et l'équipe a donc décidé de laisser mon chef m'informer de la nouvelle. Je pense que le fait qu'un ami me donne la mauvaise nouvelle a aidé mais ça n'a pas empêché les larmes de couler. J'ai toujours su qu'il s'agissait d'une possibilité, mais je ne m'attendais pas à ce que cela m'arrive.

Je suis retournée au travail le lendemain malgré cette nouvelle bouleversante. On m'a renvoyée à la maison un peu plus tard en me disant de ne pas revenir le lendemain car j'étais trop émotive. Les autres passaient leur temps à venir me voir pour me demander : « Qu'est-ce qui ne va pas ? » et en me disant : « Vous n'avez pas l'air en forme ».

Mais, le pire dans tout ça, c'est que votre vie ne vous appartient plus vraiment à 100 %. Tout le monde contrôle vos rendez-vous et vos opérations en vous disant quoi faire. Je ne pouvais plus décider de ce je voulais faire.

Aujourd'hui, je me sens vraiment bien, après plusieurs rendez-vous au Cancer Care Centre, deux chirurgies abdominales majeures et une séance de chimiothérapie toutes les trois semaines. Je ressens des douleurs pendant une semaine après chaque séance de chimiothérapie, mais mes nouveaux médicaments semblent aider de ce côté-là.

Je me lève, me lave, j'applique du maquillage, je m'habille et j'affronte la journée, peu importe comment je me sens. Je reste active en cuisinant et en m'occupant de petites tâches ménagères afin de rester active et soulager les crampes musculaires. Je refuse de laisser le cancer me décourager malgré les efforts de la chimiothérapie.

Mes cheveux ont commencé à tomber par endroits suite à mon premier traitement. Je m'attendais à perdre mes cheveux suite à la chimiothérapie mais je ne m'attendais pas à son impact sur ma confiance en moi.

R. Johnson, une fois les cheveux rasés. (Photo avec l'aimable autorisation de l'auteure)

J'ai décidé de demander à mon mari, John, de couper et de raser mes cheveux au lieu de laisser le cancer les détruire un à un.

Je me suis mise à pleurer en voyant ma tête toute chauve dans le miroir. Puis, je me suis mise à rire. Mon mari et moi-même avons tous les deux rigolé car, honnêtement, j'avais une drôle de tête.

« J'ai une petite tête toute mignonne ! », ai-je lancé.

« Ouais, c'est plutôt cool », a-t-il répondu.

C'est tout. Je n'ai jamais été très vaniteuse. J'ai porté des chapeaux, des foulards et des écharpes tricotés avec amour par ma famille et mes amis afin de recouvrir ma tête uniquement car j'avais froid tout le temps sans mes cheveux.

Puis, j'ai porté ma première perruque.

R. Johnson essayant sa première perruque créée par le programme Pantene Beautiful Lengths. (Photo avec l'aimable autorisation de l'auteure)

Je n'arrivais pas à y croire. Ça ressemblait tellement à mes cheveux ! La couleur était un peu plus claire mais le style était quasiment identique au mien. On me disait parfois : « ça te va tellement bien ! ». Ça m'a beaucoup aidé mentalement et je me suis sentie comme avant en l'enfilant.

Je me suis à nouveau mise à pleurer en apprenant que Pantene avait créé cette perruque. Je n'avais jamais imaginé recevoir une de leurs perruques après tous les dons que j'avais faits au programme Beautiful Length pour les aider.

C'est ça que les autres ressentent alors. Quel honneur de la porter !

Le combat n'est pas terminé mais je suis plus confiante que jamais et prête à détruire ce cancer.

Yahoo Beauty

Roseanne Venables Johnson