Jarry et son coming out difficile : "Je l'ai dit à mon père sur son lit de mort"

PARIS, FRANCE - JUNE 13: Anthony Lambert a.k.a. Jarry attends the 5th
Jarry a fait son coming-out alors qu'il avait 27 ans. (Photo by Marc Piasecki/Getty Images)

Alors que M6 diffuse ce mardi 19 juin 2022 la 10ème édition du "Marrakech du rire", les téléspectateurs pourront notamment retrouver Jarry sur scène au côté de nombreux humoristes. Le comédien, connu pour son humour comme pour sa sensibilité, a connu un véritable drame il y a quelques années : le décès de son papa, le jour où il lui a révélé son homosexualité.

Les relations parents-enfants ne sont pas toujours faciles, en particulier pour les personnes de la communauté LGBTQIA+. Faire son coming-out n'est pas toujours facile, tant on a peur d'être rejeté par sa famille. Jarry s'en souvient très bien : l'humoriste a eu beaucoup de mal à évoquer son homosexualité avec ses parents, et cette annonce a été la source de nombreuses émotions, plus ou moins faciles à gérer.

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Des confidences sur son lit de mort

Dans les colonnes de Voici, en 2017, Anthony Lambert (son vrai nom) avait accepté de raconter son coming out : "J'ai mis le temps parce que j'ai longtemps cru que j'étais hétéro, j'ai même vécu trois ans avec une fille... Et quand j'ai enfin compris qui j'étais, j'ai eu très peur de tout perdre en leur annonçant. Ma mère était en train de regarder les Feux de l'amour et elle m'a juste dit : 'Laisse-moi finir mon film' alors que j'étais en larmes à côté d'elle." Sa maman affirme en effet avoir "toujours su" que son fils préférait les hommes, et n'a donc pas vraiment été surprise par cette annonce.

Côté paternel, les choses ont en revanche été plus compliquées. Jarry a en effet attendu le décès de son papa pour lui parler de son homosexualité, ainsi qu'il l'a confié à l'antenne d'Europe 1 : "Je lui ai dit sur son lit de mort malheureusement. Ça a été un moment où je voulais absolument qu'il le sache avant qu'il parte. Il est mort dans mes bras, et quand il s'est éteint, j'ai eu l'impression qu'il y avait une partie de moi qui est partie avec lui, mais en tout cas, je lui ai dit." Un moment doux-amer car son père a eu une très belle réaction : "Je lui ai dit : 'Je suis homosexuel, je préfère les hommes et il m'a dit : 'Écoute, tu vois où j'en suis aujourd'hui donc va, vis et deviens'", confie-t-il avec émotion. "J'ai l'impression que je suis né ce jour-là. Je dis tout le temps que je suis né le jour où mon père est mort."

Le décès de son père, un moment difficile

Cette dernière conversation avec son père a marqué l'esprit de Jarry à jamais, lui qui n'avait pas toujours eu une relation facile avec son père. "Avec lui, on a eu le rapport de deux êtres qui ne se comprennent pas mais doivent vivre ensemble", affirmait-il à Voici. Pourtant, c'est lui qui a pris soin de son père dans ses derniers mois face à la maladie : "C'était très fort. Mon père, qui faisait 110 kilos, n'en pesait plus que 70. Il me disait : 'J'ai peur de mourir', et un jour il m'a demandé : 'Est-ce que je peux partir ?' Et je lui ai dit : 'Oui'. Aujourd'hui, tout ce que je vis ne pourra jamais être aussi dur que ce que j'ai vécu quand il s'est éteint dans mes bras."

Peu après le décès de ce dernier, Jarry a toutefois fait une découverte émouvante, qui lui a prouvé à quel point son papa était fier de lui : "Après sa mort, j'ai dû vider son armoire, et, là, j'ai découvert qu'il collectionnait tous les articles sur moi depuis mes débuts..."

Il a du mal à reproduire l'attitude de son père

Jarry l'avait affirmé à Voici : "Toute sa vie, mon père a eu peur que je souffre et a tout fait pour m'endurcir." Mais il avoue avoir lui-même du mal à appliquer la même mentalité avec ses enfants, des jumeaux nés en 2016 et qu'il n'évoque que très rarement. En 2020, dans les colonnes de L'Express, il déclarait : "J'essaie d'être autoritaire. Mais ce n'est pas gagné. Dès qu'un des deux pleure, je me sens obligé de m'excuser."

Il le confirme : faire preuve d'autorité, ce n'est pas vraiment son truc. "Tout le monde dit qu'il faut tenir, être ferme... Je me promets que, la semaine prochaine, je tiendrai. Et puis, trois ans et demi plus tard, je m'aperçois que le mode autoritaire n'est toujours pas enclenché." L'important étant qu'il aime ses jumeaux de tout son coeur, lui qui a toujours rêvé de fonder une famille. Il l'avait d'ailleurs expliqué avec émotion en 2017 sur le plateau de "Salut les terriens" : "Quand on se découvre homosexuel, on se dit que ça nous est interdit... Et moi, depuis que j'étais tout petit, je m'imaginais papa. Le 30 juin 2016, ils sont nés. Ça a été un cri et une blessure et je le souhaite à tout le monde, vraiment, d'être papa. Je suis tellement fier d'être papa." La plus belles des déclarations d'amour.

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