Kim Kardashian conseille aux femmes de "bouger leur c*l" pour aller travailler, et ça ne passe pas (du tout)
Apprenties femmes d’affaires, Kim Kardashian a un conseil pour vous : si vous cherchez le succès, alors "bougez votre c*l et bossez !". Pour la star américaine, c’est aussi simple que ça. Mais la réalité, c’est sur Twitter qu’elle se joue. Après ces déclarations, beaucoup d’internautes ont tenu à répondre à Kim Kardashian. Et ça pique.
Pas de répit pour les Kardashian. Bien avant de totaliser des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, où chacun de leur cliché est analysé et liké, les membres de la célèbre famille américaine ont bâti leur empire sur une émission de télé-réalité : "Keeping Up With the Kardashians", sur la chaîne E! Un véritable phénomène de société dans lequel on a assisté, pendant des années, aux disputes entre les soeurs, Kim évidemment, Kourtney, Khloé, Kendall et Kylie. Sans oublier le frère, Robert Kardashian, et la mère, Kris Jenner, à l’origine du terme de "momager", un mélange entre les mots "maman" et "manager". C'est dire l'étendue de l'ambition. En 2020, la famille pleine aux as a décidé de tirer le rideau sur l’émission désormais culte, après une kyrielle de dramas comme seuls les Américains savent en créer. Mais le livre de la famille Kardashian n’est pas près de se refermer. Le 14 avril 2022, Kim et ses soeurs seront de retour avec une nouvelle émission sur Hulu, baptisée "The Kardashians". Et la promotion est déjà lancée, à coup de phrases coup de poing.
Vidéo. Les Kardashian signent un contrat de plusieurs années avec Hulu
Kim Kardashian veut conseiller les femmes et agace plus que jamais
En plusieurs années sous le feu des projecteurs, Kim Kardashian a acquis une parfaite maitrise parfaite de la communication. Après avoir misé sur ses contours physiques et ses milliers de selfies (qui ont même fait l’objet d’un livre), l’ex-femme de Kanye West, maman de 4 enfants, s’est imposée comme une redoutable femme d’affaires assise sur un empire au montant faramineux. Et c’est forte de cette puissance presqu’absolue qu’elle a choisi de livrer ses recommandations à celles qui rêveraient d’épouser sa trajectoire. Dans un entretien accordé au magazine Variety, Kim Kardashian a ainsi déclaré : "J'ai le meilleur conseil pour les femmes dans le business : bougez votre p****** de cul et bossez. Il semble que personne ne veut plus travailler de nos jours." Une formule triviale et hallucinante supposée encourager les femmes à se mettre au boulot, donc. Sauf que c’est Kim Kardashian qui le dit. Et c’est là que le bât blesse. Au cas où vous ne le sauriez pas, Kim Kardashian a grandi dans les beaux quartiers de Los Angeles. Son père, Robert Kardashian, était un éminent avocat. Sa mère, Kris Jenner, côtoyait déjà les grandes stars de l’époque.
“I have the best advice for women in business,” Kim Kardashian says. “Get your f--king ass up and work. It seems like nobody wants to work these days.” https://t.co/HuddEEXmoM pic.twitter.com/KJCIlaVX3S
— Variety (@Variety) March 9, 2022
Alors oui, la star d’origine arménienne est à la tête de nombreuses marques. Mais pour beaucoup d’internautes, et d’autres observateurs, son investissement dans la construction de ces entreprises serait minime. "Oui Kim, les gens en ont assez de travailler plus de 30 heures par semaine pour gagner 1/920ème de ce que tu obtiens en ne faisant littéralement rien, et en signant ton nom sur un produit que quelqu'un d'autre a développé", "Elle est née avec des millions. Elle et ses sœurs ont transformé cela en plus d'un millard. Elle pouvait se permettre d'échouer encore et encore, et d'être toujours plus riche que la majorité du monde. Je ne sais pas pourquoi les gens ont du mal à comprendre à quel point sa déclaration est risible et déconnectée" ont souligné des internautes sur Twitter, quand un autre a ironisé en imaginant la réaction "des mères célibataires avec 2 emplois (qui) écoutent Kim leur dire de travailler plus dur." Mais comme toujours sur le réseau social, le sujet divise. D’autres oiseaux de Twitter ont tenu à défendre la position de Kim Kardashian : "En tant que travailleur indépendant et en tant qu'homme, je suis d'accord avec Kim !!! Les gens sont trop occupés à regarder les choses à la surface et oublient ce qu’il y a en dessous". Un autre utilisateur a quant à lui estimé que si "Kim K est l'une des personnes qui travaillent le plus dur", le "travail acharné n'est pas un très bon prédicateur du succès en affaires. Pour chaque histoire de réussite, il y a 100 autres personnes qui ont 2 jobs et vivent d'un salaire à l'autre."
Vidéo. La Minute de Kim Kardashian
Des critiques que Kim Kardashian semble avoir vues venir. Dans son entretien à Variety, la star de 41 ans s’est justement exprimée sur cette image de personnalité "sans talent" qui lui est souvent attribuée, à elle et ses soeurs : "Peu importe. Nous nous concentrons sur le positif. On travaille dur. Si c'est ce que vous pensez, alors désolée. Nous n'avons tout simplement pas l'énergie pour cela. Nous n'avons pas besoin de chanter, de danser ou de jouer ; nous arrivons à vivre nos vies - et nous l'avons fait. Je ne sais pas quoi vous dire de plus." Pour autant, Kim Kardashian n’avait sûrement pas prévu les tweets d’une autre internaute qui aurait un temps travaillé pour elle…
Tout un clan pointé du doigt
Elle aussi choquée par les propos de la star, une certaine Jessica DeFino a partagé son expérience sur Twitter. La jeune femme, critique beauté passée entre autres par le New York Times et Vogue, dit avoir travaillé en tant qu’éditrice sur les applications de la famille Kardashian, en 2015, à Los Angeles. "Je travaillais les jours, les nuits et les week-ends. Je ne pouvais me permettre d’acheter que des produits d'épicerie. Je me suis fait passer pour "malade" plus d'une fois parce que je ne pouvais pas mettre d'essence dans ma voiture pour aller au bureau, et j’ai été réprimandée pour avoir travaillé à la pige" a-t-elle écrit sur son compte Twitter. La jeune femme ne s’est pas arrêtée là, puisqu’elle a aussi tenu à dénoncer les conséquences plus insidieuses du succès des soeurs Kardashian : "La chose la plus folle au sujet de ce travail : j'ai vu de mes propres yeux la façon dont les femmes les plus célèbres du monde ont adopté un standard de beauté impossible, poussé le reste d'entre nous à le "suivre" avec elles, armé ce standard de beauté pour vendre des produits, et même comme ça, je ne me suis jamais sentie assez bien." C’est pourquoi, aujourd’hui, Jessica DeFino s’emploie à dénoncer les rouages d’une industrie de la beauté "merdique et exploitante".
I was an editor on the Kardashian apps in 2015 in LA, worked days nights & weekends, could only afford groceries from the 99 Cents Only Store, called out “sick” more than once bc I couldn’t put gas in my car to get to the office, & was reprimanded for freelancing on the side ❤️ https://t.co/mzvnTomjS3
— Jessica DeFino (@jessicadefino_) March 9, 2022
Ce que pointe du doigt la journaliste fait partie des arguments principaux des détracteurs et détractrices des soeurs Kardashian. En plusieurs années, elles ont, chacune à leur façon, influencé de façon conséquente les standards de beauté. Pour le meilleur, et pour le pire. L’exemple le plus frappant est sans doute celui de Kylie Jenner. En 2015, la dernière du clan Kardashian-Jenner avait, du jour au lendemain, arboré une bouche très pulpeuse. Ses fans se questionnaient alors sur ce changement radical. La réponse de la jeune star, alors âgée de 16 ans : une ventouse dans laquelle on enferme ses lèvres dans un goulot, ce qui les gonfle instantanément. Aussitôt, des milliers de jeunes gens avaient essayé cette technique aux conséquences désastreuses sur les lèvres… Avant que Kylie Jenner finisse par avouer qu’elle avait eu recours à des injections. C’est dire l’impact du clan Kardashian-Jenner sur toute une génération, même s'il semble faiblir à mesure que d’autres voix s’élèvent pour dénoncer leurs méthodes. Cette fois, les propos de Kim Kardashian sur le travail ne convainquent pas grand monde.
En demandant aux femmes de se bouger pour réussir, la star américaine semble déconnectée de la réalité. À mille lieux du sexisme et de ses conséquences qui gangrènent encore le monde du travail. Et non, ce n'est pas une excuse pour ne pas réussir, mais bien un fait, qui s'exprime à travers différentes notions. Comme celles, parmi tant d'autres, du plafond de verre ou des inégalités salariales. C'est tout un système à repenser.
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