L'édito de ELLE : « Flou à lier » par Marion Ruggieri

L'édito de la semaine.

« Situationship », ça vous dit quelque chose ? Contraction de « relationship », une relation amoureuse, et de « situation », qui désigne, en anglais, une situation potentiellement problématique, ce terme s’applique à un couple qui ne dit pas son nom. Autrement dit, à une histoire sentimentale sans étiquette. Ni tout à fait sérieuse, exclusive. Ni tout à fait légère, et purement sexuelle. Être en « situationship », c’est faire tout ce qui peut se faire à deux (l’amour, aller au ciné, au resto, partir en week-end, monter une étagère...) mais en gardant sa liberté.

Évidemment, comme dans n’importe quelle autre relation digne de ce nom, il y en a toujours un qui subit plus que l’autre. Mais le concept ravit depuis quelque temps les moins de 30 ans qui rêvent d’« un coup d’un soir mais qui dure deux ans » ( Bigflo & Oli), et draine des milliards de vues sur les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas de liquider l’amour. Mais d’amour liquide. Et si 2024 avait un petit côté « situationship », dans son genre ? Ce grand flou ? Ce refus de l’engagement ?

Prenons l’actualité, au hasard. Que ce soit à l’étranger ou à l’Assemblée (nationale), le « jeu des alliances » est si trouble, imprévisible, friable, qu’il devient difficile de se projeter dans un avenir commun. Alors autant se rabattre sur soi (un bon selfie et au lit ?). Au bureau, le télétravail a changé la donne : un pied dedans, un pied dehors. On navigue...

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