L'édito de ELLE : « L'envie devant soi » par Olivia de Lamberterie

L'édito de la semaine.

Les petits Français sont nuls en mathématiques, on a retenu la leçon administrée par le rapport Pisa. Mais si quasi tous les commentateurs ont noté, la tête penchée et avec un petit air compatissant, que les filles étaient encore plus mauvaises en maths que les garçons, peu ont relevé que les garçons étaient encore plus mauvais en compréhension de l’écrit que les filles, l’écart est même deux fois plus important qu’en maths ! Comme s’il était plus grave d’être une quiche en géométrie qu’un cancre en français. Comme si la seule chose qui comptait, c’était de compter. Comme si lire était, conséquence d’un stéréotype sexué, « un truc de filles », ainsi que le dénonce Michel Desmurget*, un peu comme le tricot, on n’est pas sortis de l’auberge des genres. D’ailleurs, dans la réalité, les filles lisent plus : CQFD!

Pour mieux lire, il faut lire davantage. Et pour lire davantage, il faut y trouver du plaisir. Là, l’école a une sacrée responsabilité. En effet, au collège et au lycée, les élèves lisent presque uniquement les ouvrages prescrits par leur prof, et souvent ils n’y parviennent pas. Et si « Madame Bovary », c’était fini ? Les états d’âme d’Emma parce qu’elle a claqué l’argent du ménage en robes et fariboles ne font pas le poids face à un bon tuto TikTok, « Gargantua » est mis K.-O. par « Fortnite », Marguerite Yourcenar, pour un ado d’aujourd’hui, c’est du chinois. Ce n’est...

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