L'édito de ELLE : « Il est des mots... qui bouleversent des vies » par Ava Djamshidi

Il est des mots... qui bouleversent des vies. « MeToo » en fait partie. « Moi aussi », et c’est une emprise, exercée parfois des décennies durant, qui se desserre. Dans le sillage de notre enquête parue le 1er février, signée Alice Augustin et Cécile Ollivier, où plusieurs femmes racontent avoir été abusées sexuellement par le psychanalyste Gérard Miller au cours de séances d’hypnose, nous avons reçu des dizaines de messages. Par courrier, par téléphone et sur les réseaux sociaux. Des anonymes, liées les unes aux autres par les souvenirs douloureux qu’elles évoquent. Ensemble, sans se connaître, elles se donnent de la force, parce qu’elles ne sont plus seules. Approches prédatrices, attouchements, viols... les images qu’elles dessinent se font écho, et confirment les puissantes répliques du mouvement #MeToo en France. Encore et encore.

Des témoignages sidérants. Nous les écoutons. Nous les recoupons. Parce que c’est le devoir des journalistes : vérifier, contextualiser, reconstituer les faits. Non, les phrases minutieusement tissées pour composer notre article ne sont pas destinées à se substituer aux investigations de la police, ni à bafouer la présomption d’innocence que garantit la justice. Elles sont là pour révéler, raconter : c’est le cœur de notre métier.

Avec les révélations surgissent les révolutions, puis les évolutions, si lentes à advenir. Gérard Miller...

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