L’édito de ELLE : Narges Mohammadi, la voix du courage

Des manifestantes après la cérémonie de remise du Prix Nobel de la paix, décerné à Narges Mohammadi, à Oslo (Norvège), le 10 décembre 2023.

Autorisée à quitter pour quelques semaines la prison d’Evin, en Iran, la Prix Nobel de la paix et militante pour les droits des femmes  s’est confiée dans les colonnes de ELLE. En une de ce numéro, elle défend une fois de plus sa liberté et celles de toutes les Iraniennes.

Les boucles brunes de Narges Mohammadi, cascadant en toute liberté en couverture de ELLE, sont un manifeste. Un geste de défi que la Prix Nobel de la paix 2023 avait fixé comme condition : elle posera pour nous, oui, mais évidemment sans tchador, symbole de l’oppression exercée par la République islamique sur les Iraniennes.

Au pays des mollahs, en 2022, quelques mèches de cheveux laissées libres ont valu à Mahsa Amini d’être battue à mort, déclenchant le mouvement « Femme, vie, liberté » qui continue d’ébranler le régime. C’est dire l’audace inouïe de cette chevelure, de ces couleurs… Le pouvoir abhorre les signes extérieurs de féminité ? Narges Mohammadi les exalte, au péril de sa vie.

Une parole précieuse

Autorisée à quitter pour quelques semaines la prison d’Evin, à Téhéran, afin de subir une intervention médicale, l’infatigable militante a accepté de répondre par écrit et message vocal à notre reporter Ève Chancel. Une parole précieuse et puissante livrée mi-décembre dans le secret de sa résidence surveillée. Mesurez son courage : quand vous lirez ces lignes, elle sera probablement déjà retournée en cellule.

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L’activiste de 52 ans pose pour ELLE, maquillée, sourire bravache et déterminé. Un sourire qui dit la volonté de ne pas plier, qui dit l’espoir que rien ne peut entamer, malgré les dix années déjà passées...

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