Ahou Daryaei déclarée « malade » : comment le régime iranien utilise l’argument de la psychiatrie
Ahou Daryaei, l’étudiante qui était apparue dénudée à Téhéran, a certes été « remise à sa famille » - et donc libérée -, mais les autorités ont qualifié de fragile son état psychologique, sous-entendant qu’elle n’avait pas toute sa raison. Un argument désormais classique du régime, critiqué pour faire passer, à tort, les opposants pour des « fous ».
Comment va Ahou Daryaei ? L’étudiante, qui était apparue dénudée à Téhéran, dénonçant par son geste et avec courage le port du voile et la condition de la femme en Iran, a été libérée mardi 19 novembre au soir et a été « remise à sa famille ». Les autorités n’ont pas indiqué avoir pris leur décision sous la pression internationale, alors qu’une grande partie des médias étrangers, dont ELLE dans notre édition en kiosques jusqu’à ce mercredi soir, ont mis Ahou Daryaei à leur une.
Non, pour le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, Asghar Jahangir, l’étudiante était « malade ». « Étant donné qu’elle a été transférée à l’hôpital et qu’il a été constaté qu’elle était malade, elle a été remise à sa famille, qui s’occupe actuellement d’elle, et aucune procédure judiciaire n’a été engagée à son encontre », a-t-il précisément déclaré.
Une accélération depuis la mort de Mahsa Amini
Cela fait plusieurs années que le pouvoir iranien utilise l’argument psychiatrique pour imposer l’obligation du port du voile. Mais depuis la mort de Mahsa Amini, tuée lors de sa détention par la police des moeurs en 2022 pour avoir porté son voile de façon « incorrecte » - ce qui a déclenché le mouvement « Femme, vie, liberté » -, l’accusation revient systémartiquement.
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