L214 dévoile une enquête vidéo sur le transport des veaux de l’Irlande aux Pays-Bas, via la France

Plusieurs associations dont L214 ont enquêté sur les transports de veaux de l’Irlande aux Pays-Bas. Elles portent plainte contre les deux pays mais aussi contre la France.

Plusieurs associations dont L214 ont enquêté sur les transports de veaux de l’Irlande aux Pays-Bas. Elles portent plainte contre les deux pays, mais aussi contre la France.
Plusieurs associations dont L214 ont enquêté sur les transports de veaux de l’Irlande aux Pays-Bas. Elles portent plainte contre les deux pays, mais aussi contre la France.

ALIMENTATION - Des veaux tirés par la queue et frappés à coups de rame pour entrer dans les cages. Ce sont les images choquantes diffusées dans une enquête publiée ce mardi 11 juillet par L214 et plusieurs associations engagées contre les maltraitances animales.

Pendant plusieurs mois, les associations L214, Ethical Farming Ireland et Eyes on Animals ont mené une enquête filmée sur le commerce de ces veaux, depuis les marchés en Irlande jusqu’aux élevages d’engraissement aux Pays-bas, en passant par le port de Cherbourg en France.

Le constat est alarmant, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. Attention, certaines images peuvent choquer.

Le parcours de ces animaux d’élevage est interminable, « avec notamment des phases de transport allant jusqu’à 40 heures, alors que la limite maximale autorisée par loi est de 19 heures », relèvent les associations.

Au-delà de la durée de transport, ce sont les conditions de voyage des bêtes qui choquent le plus. Voici ce que dénoncent les associations, qui portent plainte contre l’Irlande, les Pays-Bas mais aussi la France.

« 3 jours de transport dans des conditions terribles »

Sur 48 pages de rapport, les enquêteurs détaillent ce qu’ils ont vu heure par heure dans les élevages, puis les camions, les ferries et les centres de transit. « J’ai vu ces veaux, à peine sortis du ventre de leur mère, subir 3 jours de transport dans des conditions terribles : entassés à 300 dans des bétaillères sur 3 niveaux, assoiffés, manipulés avec violence, ils vivent un véritable enfer », résume Bérénice Riaux, enquêtrice de L214.

L’enfer commence sur les marchés à bétail, en Irlande. Les veaux, alors à peine âgés de quinze jours à un mois, y sont vendus aux enchères entre 5 et 10 euros. Ils sont ensuite chargés dans des camions sur trois niveaux, chaque véhicule comptant 300 animaux. Ces bétaillères prennent ensuite la direction de Cherbourg, dans des ferries de la compagnie Stena Line.

Arrivés sur place, ils sont réceptionnés dans un « centre de transit », à Couville en Normandie. Les images de ces centres montrent des cages bondées et des employés violents avec les animaux. Des coups de rames leur sont assénés au moment du nourrissage pour les tenir en place dans les espaces resserrés qui leur sont dédiés. Les animaux sont tirés par la queue et les oreilles. Certains employés passent leurs nerfs sur eux.

40 heures en camion sans être nourris

Et l’enfer continue. Car il faut ensuite poursuivre le voyage jusqu’aux Pays-Bas pour le finir dans d’immenses élevages intensifs. Là, les animaux sont engraissés pendant six à huit mois, avant d’être envoyés à l’abattoir.

« Les durées de transport des veaux dépassent systématiquement la limitation maximale imposée par la réglementation européenne », relèvent les associations. Ils restent dans des camions sans être nourris entre 27 et 40 heures, là où la loi impose qu’ils soient nourris au bout de 9 heures si nécessaire, et dans tous les cas après 19 heures de transport au maximum.

Elles déposent donc une plainte auprès de la Commission européenne et contre les États français, irlandais et néerlandais, ainsi qu’un recours en responsabilité contre l’État français pour carence de ses services vétérinaires. L214 prévoit de se rendre ce mardi matin au ministère français de l’Agriculture, pour lui rendre un rapport détaillé sur son enquête.

Selon un rapport de 2021 de l’Institut français de l’élevage (Idele), l’export de ces veaux nourrissons depuis l’Irlande représente 150 000 têtes par an. Ils sont transportés dans des élevages d’engraissement, principalement à destination de l’Espagne et des Pays-Bas.

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