Se lancer dans les sciences ? Elles nous racontent comment elles ont brisé les codes
Elles viennent de Tanzanie, du Ghana, du Botswana… 30 femmes scientifiques d’Afrique subsaharienne ont été honorées par le prix Jeunes Talents L'Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science. Rencontre avec ces chercheuses qui brisent les barrières qu’on leur impose.Jeunes Talents Afrique subsaharienne L'Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science.
L’Afrique subsaharienne ne compte que 2,5 % des chercheurs mondiaux. Mais, comme en France, les femmes ne représentent qu’un tiers de ces effectifs scientifiques. Parmi elles, Ruth Lorivi Moirana, chercheuse post-doctorale en sciences des matériaux en Tanzanie. Issue de la communauté Maasai, où les filles sont nombreuses à abandonner l’école prématurément, elle a dû se battre pour continuer son éducation.« Petite, je me souviens qu’un homme est venu dire à ma mère que ma sœur aînée devait se marier au lieu d’aller à l’école », confie-t-elle. Aujourd’hui, elle consacre ses recherches à l’amélioration des sols contaminés, une problématique majeure de santé publique. « D'où je viens, la majorité des personnes ont les dents rouges », illustre-t-elle. Les sols, contaminés par des produits chimiques industriels, contiennent une grande quantité de fluorure et sont responsables de cette coloration brune des dents. Alors que l'Organisation mondiale de la santé recommande 1.5 milligramme de fluorure par litre d'eau, en Tanzanie, la teneur autorisée peut atteindre quatre milligrammes par litre. « Si nous voulons garantir une alimentation saine, il faut d’abord guérir la terre », affirme-t-elle.
Juliet Edekor, doctorante en sciences de la vie au Ghana, a dû, elle aussi, défier de nombreuses obstacles.« Ma famille pensait que la science n’était pas un domaine où une femme pouvait s’épanouir financièrement. Mais j’ai...
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