A l'approche de Noël, rencontre avec un éleveur de volailles… de luxe !
L’éleveur a demandé de marcher à pas de loup pour ne pas effrayer les volailles. Le pré est immense et de forme irrégulière. Il est ourlé d’une haie touffue à la végétation disparate. Au cœur de cet océan de verdure, un arbre centenaire projette une ombre étendue en cette fin d’après-midi chaude d’été. Les poulets au plumage blanc se concentrent dans cette parcelle de fraîcheur bienvenue. De loin, ils se ressemblent, marchent à la même cadence, la tête bouge par saccades plus rapides, de droite à gauche, de gauche à droite. Le corps svelte, rebondie à la base, est posé des pattes bleu ardoise, fines et droites, pas plus épaisses qu’un bâton de noisetier. La tête, sous proportionnée, est chapeauté d’une crête ondulée, rose pâle, la couleur d’une aube estivale. Le cou tendu vers l’avant, le volatile plonge vers le sol avec fugacité et le bec se noie dans l’herbe et s’agite. L’animal remonte aussitôt la bouche chargée de quelque nourriture.
Mâles et femelles sont mélangés. Ils sont encore trop jeunes pour batifoler. "Ce ne sont pas les animaux les plus malheureux de la terre" intervient Christophe Vuillot, le gardien de ce troupeau de volailles d’élite, avec un sourire timide. Les yeux sont comme de la braise et les mots économes pour décrire la "passion d’une vie" héritée. Dans la maison de famille, à Saint-Etienne-des-Bois dans l’Ain, sur des photos en noirs et blancs, on le voit poser adolescent aux côtés de ses grands-parents, une poularde de Bresse dans les bras. Tout autour, (...)