Le stress des élections existe et voici comment mieux le gérer

Un problème important doit absolument être adressé.

Les Etats-Unis traversent actuellement l'élection la plus folle, imprévisible et explosive de notre temps. Vous n'échappez probablement pas à toutes les insultes, publicités négatives et informations non-stop même en France, sans parler des disputes sur les réseaux sociaux, entre les candidats eux-mêmes, mais également entre amis et collègues. Il semble impossible de pouvoir échapper aux griffes de la politique américaine ces temps-ci.

Souffrez-vous du « trouble du stress de l'élection américaine » ? (Photo : Stocksy)

Un célèbre psychologue a d'ailleurs récemment inventé l'expression « election stress disorder » (trouble du stress de l'élection) qu'il constate en tant que thérapeute et en tant qu'individu.

« Je constate ce stress partout, même chez tous mes patients », confie à Yahoo Beauty Joe Taravella, docteur, psychologue clinicien spécialisé en thérapie conjugale et familiale au Centre Médical Langone (Langone Medical Center’s Rusk Rehabilitation) de l'université de New York. « Je ne me souviens pas d'une époque de ma vie pendant laquelle les individus étaient aussi fervents à propos des élections présidentielles, et les points de vue et les candidats aussi opposés ».

Il mentionne ce nouveau « syndrome » et soutient que de nombreuses personnes se sentent très anxieuses à propos des résultats du 8 novembre prochain. « On ne peut peut-être pas parler d'une maladie, qui a tendance à être associée à un problème médical sévère, mais ces conversations envahissent leur vie à la maison, au travail, au restaurant, au Starbucks ainsi que sur les réseaux sociaux », confie J. Taravella.

Et la pression continue de monter au fil du temps et des insultes lancées entre les partis, au cours de diners et au bureau.

« Ce processus politique est en marche depuis un ou deux ans et nous sommes donc habitués à en entendre parler et à le gérer », continue J. Taravella. « Et nous avons atteint la dernière ligne droite, il est donc de plus en plus difficile de nous détacher de tout ça ».

Voici donc cinq stratégies à considérer afin de rester calme et ne pas péter les plombs en envoyant des emails méchants :

Limitez votre contact avec le bruit. « Ma première recommandation est de vous détacher un peu de tout ce processus », explique J. Taravella. En d'autres termes, éteignez les chaînes de nouvelles et arrêtez de vérifier constamment les tweets des candidats, des membres de leur campagne et de votre oncle fan de politique. « C'est beaucoup trop (nous sommes constamment bombardés) et vous devenez de plus en plus anxieux à propos de ce que vous entendez », confie-t-il. « Il faut donc se détacher de tout ça et remplacer ce temps libéré par d'autres activités ».

Vous pouvez faire d'autres choses au lieu de participer à une guerre de textos avec un ami si l'élection vous passionne réellement. « Je conseille aux gens de passer des coups de fil, de faire du bénévolat, d'effectuer des dons d'argent, de faire ce qu'ils jugent bon pour les Etats-Unis ».

Evacuez (ou faites fondre) votre stress. « Je dis toujours à tout le monde de faire de l'exercice et je sais que vous entendez souvent ce conseil mais cela a vraiment un impact sur votre humeur et votre énergie tout au long de la journée », confie J. Taravella. « Vous ne serez peut-être pas aussi stressé car vous serez plus calme et apaisé ».

L’Anxiety and Depression Association of America est d'accord et mentionne sur son site internet que « l'exercice et autres activités physiques libèrent des endorphines (des substances chimiques dans le cerveau qui agissent comme des analgésiques naturels) et améliorent également la qualité du sommeil, ce qui réduit aussi le stress ».

J. Taravella ajoute que « l'aérobic et le yoga sont particulièrement efficaces, d'après la science », et il conseille donc à chacun de choisir un entrainement qui convient à ses besoins. « Personnellement, j'aime courir mais d'autres personnes adorent le yoga et cela leur permet d'évacuer leur stress ».

Il vous suggère également de faire une petite pause méditation si vous souhaitez être un peu plus zen.

« Prenez cinq minutes par jour pour méditer et être dans votre bulle, dans l'instant présent sans penser à rien d'autre », confie-t-il. « Cela peut aider à calmer un peu cette réaction physiologique, ce qui peut être particulièrement utile ».

Ajustez votre ton. « Essayez de faire évoluer la conversation si vous souhaitez participer à un débat sain à propos des élections », conseille J. Taravella. « Réfléchissez mieux à ce que vous allez dire, employez un ton plus positif ainsi qu'une voix plus positive et évitez d'être trop catégorique ou enclin à la critique ».

En bref, n'agissez pas comme un enfant qui souhaite avoir le dernier mot. « Il s'agit de partager des informations, pas de voir la conversation comme un adolescent en ne prenant en compte que votre propre point de vue, que vous considérez comme le seul point de vue valable. Rappelez-vous que les choses ne sont ni toutes blanches ni toutes noires. Il est nécessaire de constamment envisager un terrain d'entente, surtout lors des moments les plus houleux ».

Et arrêtez le jeu des reproches. « Les hommes politiques en sont adeptes et vous vous abaissez à leur niveau ».

Essayez de mieux vous comprendre. J. Taravella vous conseille de prendre un peu de recul et d'analyser votre réaction intense si vous devenez fou en discutant de la santé d'Hillary ou des taxes de Donald.
« Une bonne dose d'introspection pourrait vous aider à mieux comprendre vos propres problèmes personnels », confie-t-il. « J'ai des patients tellement énervés que je dois leur demander : êtes-vous énervé à propos de l'adversaire ? Etes-vous énervé contre ceux qui votent pour lui ? Ou êtes-vous énervé et vous profitez de cette élection pour vous défouler ? Cela pourrait vous aider à mieux gérer votre colère ».

Sachez que votre réaction pourrait être une découverte personnelle positive.

« L'élection est en fait un bon sujet à lancer au cours de la session de thérapie car elle révèle beaucoup d’émotions chez certaines personnes autrement plus réservées et peu émotives », ajoute J. Taravella.

Prenez le temps d'être « d'accord ». « L'un des quatre accords de Don Miguel Ruiz [auteur de Les quatre accords], et j'adore ce point, est : N'en faites pas une affaire personnelle, explique J. Taravella. « C'est l'une des plus grandes difficultés que nous rencontrons, et c'est parfois très très difficile, surtout lorsque nous avons un membre de la famille ou un ami en désaccord complet avec nous. Mais essayez de vous inspirer de cet accord et n'en faites pas une affaire personnelle ».

Nous sommes qui nous sommes après tout. « Je le répète tout le temps : quand vous parlez de politique ou de religion, rappelez-vous que les autres ne vous feront pas changer d'avis alors vous ne les ferez pas changer d'avis non plus ».

Amy Capetta